vendredi 20 août 2010

A Bordeaux, la colère des gens du voyage

"AFP, 16/08/2010 | Mise à jour : 08:06

Expulsées d’un terrain des Pyrénées-Atlantiques, 140 familles ont voulu investir un lieu de force. Stoppées par les autorités, elles ont bloqué plusieurs heures un pont de la rocade bordelaise. Le tout dans un climat tendu avec les forces de l’ordre.

L’impasse. Après avoir manifesté leur mécontentement dimanche à Bordeaux en perturbant la circulation, des gens du voyage expulsés d’un terrain d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques) par décision de justice ont campé sur leurs positions dans la soirée. Alors que l’accès à un terrain de repli qu’elles voulaient occuper leur a été interdit par la mairie de Bordeaux, quelque 140 familles ont refusé de s’installer sur un parking qui leur était réservé par les autorités, déplorant que celui-ci n’avait ni l’eau, ni l’électricité. Elles ont préféré stationner pour la nuit dans les axes qui y menaient.

Sûr de son fait, le président de l’Association de la vie du voyage (ADVV), James Dubois, a assuré qu’il déposerait lundi un référé-liberté devant le tribunal administratif. « On va aller porter plainte contre la mairie de Bordeaux qui n’a pas d’aire de grand passage », a-t-il expliqué à l’AFP.

Cette première action d’envergure depuis les mesures prises par le gouvernement visant Roms et gens du voyage avait donné lieu vers 17h30 à de brèves échauffourées avec les forces de l’ordre. Une cinquantaine de gens du voyage, faisant partie d’un convoi de 250 véhicules et caravanes arrivés du pont d’Aquitaine dont ils interdisaient l’accès depuis la mi-journée, ont vidé une benne remplie de grosses pierres puis l’ont déplacée pour pouvoir pénétrer sur le terrain du parc des sports, près de la zone commerciale de Bordeaux-Lac. Mais un cordon de CRS a donné lieu à des bousculades. Quelques jets de pierre ont alors visé les CRS qui ont riposté par de brefs jets de gaz lacrymogènes.

« On veut taper un coup de poing sur la table »

Après un retour au calme, des jeunes femmes ont brandi une banderole de l’ADVV avec les inscriptions « Liberté, égalité, fraternité ». « Ils nous ont proposé un parking pas sécurisé pour nos enfants. On veut taper un coup de poing sur la table. Sarkozy fait des amalgames, a fulminé James Dubois. Il est en train de nous monter les uns contre les autres, notre pays, c’est la France. ».

La mairie de Bordeaux avait refusé aux gens du voyage l’accès au parc des sports recouvert de pelouses. Ces derniers s’étaient vu proposer une solution alternative, le parking du parc des expositions situé à proximité. Une médiation a duré une bonne partie de l’après-midi sur le pont d’Aquitaine entre le sous-préfet et les manifestants, en vain. « Ça fait 15 jours qu’on appelle la ville de Bordeaux pour avoir un emplacement, on arrive ici et ils nous refusent un emplacement décent », tonnait dimanche soir Jean Avrillas, porte-parole du groupe des gens du voyage.

Le barrage sur l’imposant pont d’Aquitaine, qui enjambe la Garonne, avait créé dimanche après-midi un bouchon de 5 km en direction de Paris, et de 2 km en direction de Bordeaux sur l’A630. Le pont avait été fermé à la mi-journée et des déviations avaient été mises en place. Une cinquantaine de gens du voyage avaient à nouveau bloqué le pont d’Aquitaine entre 18h30 à 20h00, occasionnant de nouvelles perturbations.

Brèves échauffourées entre gens du voyage et CRS à Bordeaux

Le Parsien, 15.08.2010, 19h10

De brèves échauffourées ont opposé des gens du voyage, qui ont voulu pénétrer de force sur un terrain pour y stationner, et des CRS dimanche en fin d’après-midi à Bordeaux.

Une cinquantaine de gens du voyage, arrivés en convoi avec plus de 250 véhicules et caravanes depuis le pont d’Aquitaine (A630), qu’ils bloquaient depuis la mi-journée, ont vidé une benne remplie de grosses pierres puis l’ont déplacée pour pouvoir pénétrer sur le terrain du parc des sports, près de Bordeaux-Lac.

Cinq véhicules ont pu passer avant que les CRS ne forment un cordon pour empêcher les autres de suivre, donnant lieu à quelques bousculades. Quelques jets de pierre ont visé les CRS qui ont porté deux coups de matraque sur un camion.

Après un retour au calme, des jeunes femmes ont brandi des banderoles de l’Association de la vie du voyage (ADVD) avec les inscriptions « Liberté, égalité, fraternité ». « Ils nous ont proposé un parking pas sécurisé pour nos enfants, on veut juste un terrain plus tranquille. On veut taper un coup de poing sur la table. Sarkozy fait des amalgames », a estimé James Dubois, président de l’ADVD. « Il est en train de nous monter les uns contre les autres, notre pays, c’est la France », a-t-il poursuivi.

« On est des gens pacifiques »

Ces gens du voyage, avaient jusqu’à ce lundi matin pour évacuer un camp situé à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) sur décision de justice. Ils comptaient alors s’implanter sur le terrain du parc des sports, près de Bordeaux-Lac mais ils n’ont pas eu d’autorisation municipale pour s’installer. En échange la mairie leur a proposés une solution alternative à proximité sur le parking du parc des expositions cependant les gens du voyage l’ont refusée.

« Je veux éviter les débordements », a déclaré à l’adresse des policiers Jean Avrillas, responsable des gens du voyage. « On est des gens pacifiques », a lancé un autre.

« Le responsable des gens du voyage a opposé un refus catégorique » au parking, selon la préfecture. Une médiation sans succès a duré une bonne partie de l’après-midi sur le pont d’Aquitaine entre le sous-préfet du bassin d’Arcachon, Pascal Gaucci, et les manifestants. « Il y a une volonté de passer en force en mettant en danger les forces de police », a-t-il expliqué.

« Ca fait 15 jours qu’on appelle la ville de Bordeaux pour avoir un emplacement, on arrive ici et ils nous refusent un emplacement décent », a remarqué Jean Avrillas, responsable des gens du voyage.

5 kilomètres de bouchons

Le blocage du pont d’Aquitaine a créé un bouchon de 5 km en direction de Paris, et 2 km en direction de Bordeaux sur l’A630 en cette journée classée orange par Bison Futé en raison du chassé-croisé des vacances. Le pont a été fermé à la mi-journée et des déviations ont été mises en place pour désengorger le trafic et rétablir la circulation sur les routes de l’agglomération bordelaise"

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