vendredi 31 décembre 2010

Attentat à l'explosif devant un tribunal du centre d'Athènes

"ATHENES (AP) — Un attentat à l'explosif s'est produit jeudi matin devant les bâtiments d'un tribunal administratif du centre d'Athènes, faisant des dégâts matériels mais pas de victimes, selon la police. Aucune revendication n'a été formulée dans l'immédiat, mais les enquêteurs soupçonnent des groupes de la mouvance extrémiste de gauche ou anarchiste.

La bombe de forte puissance était placée dans le porte-bagage d'une moto garée devant les bâtiments, et signalée volée plusieurs heures auparavant dans un quartier proche de la capitale grecque. L'explosion, à 8h20 (6h20 gmt), a été précédée d'un appel téléphonique anonyme à un journal et une chaîne de télévision, ce qui a permis l'évacuation de la zone, dans le quartier d'Ambelokipi. L'appel a été passé par un homme s'exprimant de façon distincte, en grec.

La déflagration a sérieusement endommagé une dizaine de véhicules, les devantures de magasins et brisé des vitres dans un rayon de 200m. Selon les premiers éléments de l'enquête, la bombe était composée de nitrate d'ammonium et de fioul. Ce type de mélange puissamment explosif, appelé ANFO, a été utilisé par le passé par des groupes terroristes grecs et retrouvé lors de perquisitions au cours des derniers mois.

L'attentat intervient à quelques semaines de l'ouverture, le 17 janvier, du procès d'une douzaine de membres d'un groupe anarchiste radical, la "Conspiration des cellules de feu".

Ce groupe a revendiqué l'envoi début novembre de 14 colis à des ambassades à Athènes, ainsi qu'au président français Nicolas Sarkozy, à la chancelière allemande Angela Merkel, et au président du Conseil italien Silvio Berlusconi. Personne n'avait été blessé et seuls deux engins avaient explosé.

Mardi, les enquêteurs italiens ont confirmé l'existence d'un lien entre anarchistes italiens et grecs dans les attentats perpétrés la semaine dernière devant des ambassades à Rome. Selon les autorités, le groupe italien qui a placé trois bombes devant des ambassades à Rome répondait à un appel d'une cellule grecque qui avait planifié des attaques similaires.

La Fédération anarchiste informelle italienne, (FAI), qui a revendiqué l'envoi de deux bombes aux ambassades suisse et chilienne la semaine dernière, est aussi à l'origine du colis découvert lundi à l'ambassade grecque, a déclaré à l'Associated Press le chef des carabiniers, le colonel Maurizio Mezzavilla.

Parallèlement, une bombe de faible puissance a sauté dans la nuit de mercredi à jeudi devant l'ambassade grecque à Buenos Aires, sans faire de dégâts matériels importants ni de victimes. L'ambassade était inoccupée au moment de l'explosion, a précisé un porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères. Là encore, aucune revendication n'a été formulée pour le moment. Les enquêteurs disent constater une plus grande coordination internationale entre groupes anarchistes violents. AP"