jeudi 3 mars 2011

[Grenoble] Occupation en solidarité : Orange se fait de la thune en taule...

"Dans le cadre de la semaine de solidarité et de lutte contre la répression, jeudi 24 février aux alentours de midi, une dizaine de personnes sont entrées dans une boutique Orange du centre ville pour y dénoncer l’exploitation faite par Orange des détenu-es. Un tag sur le présentoire des portables : "Orange profite de la répression en exploitant les détenu-es", des tracts et des autocollants avec le texte ci-dessous ont redécoré la boutique.

Orange se fait de la thune en taule...

Le spectre de la prison plane sur nos révoltes et aspirations, c’est par cette menace que le pouvoir veut réduire nos vies. La peur de la répression, plus ou moins consciemment, nous pousse à nous contenter des rôles professionnels et familiaux auxquels la société nous a préparé-es. Perdre sa vie au travail ou à (faire semblant) en chercher pour s’assurer de quoi croûter, et "dépenser" son temps "libre" avec le maigre réconfort que "ça pourrait être pire" en oubliant tout simplement de vivre... Mais dans la démocratie marchande, la prison est aussi une importante source de profit pour les entreprises qui en assurent construction et gestion-maintenance, et toutes celles qui "grâce" à la sous-traitance vont y chercher de la main d’oeuvre malléable et bon marché...

Orange fait partie de celles-ci. Dans son site internet, l’entreprise parle de réinsertion par le travail pour se donner une image respectable. Concrètement :
- elle participe au chantage de l’administration pénitenciaire (AP) concernant les remises de peine,
- elle exploite les détenu-es en les payant une misère (qui sera ensuite racketée par l’entreprise qui fournit les produits de première nécessité),
- elle maintient à l’extérieur un faible coût salarial.

Dans ce centre ville aseptisé, nous entendons le cliquetis des porte-monnaies, le rire poli des gens en terrasse et dans les quartiers nouvellement réhabilités quelques personnes font la manche et les flics qui patrouillent veillent à ce que chacun-e reste à sa place. Ces décors polis et glacés, les prisons et les quartiers miteux ne sont que les facettes d’une même réalité où chacun-e à l’illusion de pouvoir au moins à un degré minimal changer de condition. Chaque jour la démocratie et le capitalisme nous endorment et nous isolent un peu plus dans des logiques de survie individuelle.

Parce que nous voulons un monde sans rapport autoritaire ou de domination, un monde sans prison ni travail, multiplions les offensives contre ceux qui y participe... ... Ordures !"