mardi 29 novembre 2011

Paris : procès en appel pour les camarades arrêtés à Fontenay suite au débat/concert sur le Val Susa

"Le 7 décembre aura lieu le procès en appel de Mohamed, Florian et Damien, ainsi que la demande de mise en liberté de Mohamed, incarcéré à Fresnes depuis plus de deux mois.

RV le 7 décembre à 13h30, pôle 2, chambre 7, Cour d’appel de Paris.

Pour rappel, fin septembre, lors d’un concert de solidarité à Fontenay-sous-Bois, trois camarades dont un sans papiers ont été arrêtés puis placés en garde à vue au commissariat de fontenay sous bois. Déférés au tgi de Créteil ils sont passés en comparution immédiate. L’un (sans papiers) a été condamné à 4 mois de prison ferme avec mandat de dépot (il est à Fresnes) ; les deux autres ont été condamnés à 8 mois dont 4 avec sursis pour outrage et rébellion sans mandat de dépôt (ils sont donc dehors).

Liberté pour Mohamed, Liberté pour tous..."

http://www.non-fides.fr/?+Paris-proces-en-appel-pour-les+

"L'ascension des barbares" - Wilfull Disobedience

"[Ce texte anonyme publié dans le journal anarchiste insurrectionnaliste anglais Wilful Disobediance il y a quelques années nous semble d'un intérêt tout particulier dans les débats qui agitent aujourd'hui les milieux anarchistes et anti-autoritaires au sujet du progrès technique et de la civilisation, en particulier vu la fascination néfaste que certaines théories primitivistes et autoritaires semblent produire ces derniers temps comme refuge au traditionnel gauchisme qui domine dans les luttes sociales. Néanmoins, et si nous ne souscrivons pas à l'idéalisation mystique de la nature humaine ni au rejet primaire de toute technologie qui semblent être les fondamentales du primitivisme, nous voyons comme nécessaire une critique anarchiste des notions de civilisation et de barbarie, aussi bien que du progrès technique dans une perspective révolutionnaire. En voici une première traduction en français.]

Une révolte non-primitiviste contre la civilisation

Si nous examinons l'essentiel du débat actuel dans les milieux anarchistes concernant la civilisation, la technologie, le progrès, l'anarchie verte contre l'anarchie rouge et ainsi de suite, l'impression qui nous est laissée est que la critique de la civilisation n'est apparue que récemment au sein de la pensée anarchiste et révolutionnaire. Mais cette impression est fausse, et dangereuse pour ceux et celles d'entre nous qui partagent une perspective révolutionnaire anticivilisationnelle.

En fait, une remise en cause révolutionnaire de la civilisation, de la technologie et du progrès peuvent être trouvées à travers l'histoire de la pensée révolutionnaire moderne. Charles Fourier et son utopie socialiste "Harmonie" contre la disharmonie de la «civilisation». Un certain nombre des plus radicaux des romantiques (William Blake, George Byron et Mary Shelley entre autres) étaient notablement sceptiques vis à vis de l'industrialisme et de sa raison utilitaire.

Mais nous pouvons ramener les choses à plus près en regardant chez les anarchistes du 19e siècle. Certes, Bakounine n'avait aucun problème avec la technologie industrielle. Bien qu'il ne partageait pas la foi quasi-mystique d'un Marx en la capacité du développement industriel à créer la base technique pour le communisme mondial, il n'a pas non plus vu quoi que ce soit d'intrinsèquement dominant dans la structure des systèmes industriels.

En fait, le destin de sa conception des travailleurs prenant en charge l'organisation de la société à travers leurs propres organisations économiques et industrielles était de devenir la base de l'anarcho-syndicalisme. Cette évolution, cependant, est basée sur un malentendu, puisque Bakounine a très clairement indiqué que cette organisation n'était pas quelque chose qui pourrait être développé sur une base idéologique en dehors de la lutte directe des ouvriers, mais plutôt que c'était quelque chose que les travailleurs pourraient développer pour eux-mêmes dans le cours de leurs luttes. Il n'a donc pas suggérer une quelconque forme organisationnelle spécifique pour cela. Néanmoins, les appels de Bakounine au «déchaînement des mauvaises passions» des opprimé-e-s et des exploité-e-s ont été vues par beaucoup de révolutionnaires plus raisonnable à cette époque comme un appel à la destruction barbare de la civilisation. Et Bakounine lui-même appela à «l'anéantissement de la civilisation bourgeoise», «la destruction de tous les États» et «l'organisation libre et spontanée de bas en haut, par le biais d'associations libres».
Mais un contemporain français de Bakounine, Ernest Coeurderoy, était lui moins conditionnelle dans son rejet de la civilisation. Il dit simplement: «Dans la civilisation, je végète, je ne suis ni heureux, ni libre, pourquoi alors devrais-je garder le désir que cet ordre d'homicide soit conservé ? Il n'y a plus rien à conserver de ce dont la terre souffre». Et il fit, comme d'autres révolutionnaires anarchistes à cette époque, tel Déjacque, appel à l'esprit barbare de destruction pour mettre un terme à la civilisation de la domination.

Bien sûr, pour la majorité des anarchistes à cette époque, comme dans la nôtre, la civilisation n'est pas remise en question, ni la technologie ou le progrès. La vision de Kropotkine de communisation «des usines, des champs et des ateliers» ou de Josiah Warren de la "vraie civilisation" ont inévitablement plus d'éccho pour qui n'est pas prêt à affronter l'inconnu et les critiques anarchistes de l'industrialisme et de la civilisation qui, souvent, n'offrent pas une vision claire de ce qui se passera après la destruction révolutionnaire de la civilisation qu'ils détestent.

Le début du 20ème siècle, et plus particulièrement le grand massacre connu sous le nom première Guerre Mondiale, a apporté avec lui un important renversement des valeurs. La foi dans l'idéal bourgeois du progrès a été soigneusement érodé et la remise en cause de la civilisation elle-même est un aspect important d'un certain nombre de mouvements radicaux dont le dadaïsme, le futurisme anarchiste russe et les débuts du surréalisme. Si la plupart des anarchistes les mieux connus (comme Malatesta, Emma Goldman, Mahkno et ainsi de suite) ont continué à voir la possibilité d'une civilisation industrielle libérée, d'autres anarchistes moins notoires ont eu une vision différente des choses. Ainsi, vers 1919, Bruno Filippi écrit:

"J'envie les sauvages. Et je vais leur crier d'une voix forte

«Sauvez-vous, la civilisation est à venir.»

Bien entendu, notre chère civilisation, dont nous sommes si fiers. Nous avons abandonné la vie libre et heureuse de la forêt pour cet horrible esclavage moral et matériel. Et nous sommes des maniaques, des neurasthéniques, des suicidés.

Pourquoi devrais-je me soucier que cette civilisation ai donné des ailes pour voler à l'humanité si c'est pour qu'elle puisse bombarder des villes, pourquoi devrais-je m'y intéresser si je connais chaque étoile dans le ciel ou chaque rivière sur la Terre ?

[...]

Aujourd'hui, la voûte étoilée est un voile de plomb à travers lequel nous avons vainement essayer de passer, et aujourd'hui il n'est plus inconnue, il est indigne de confiance.

[...]

Je me fous de leur progrès, je veux vivre et jouir."

Maintenant, j'aimerai être clair. Je ne cherche pas par là à apporter sur la place publique la preuve que l'actuel mouvement anti-civilisationnel possède un héritage anarchiste légitime. Si sa critique de la réalité, que nous devons relever, est exacte, pourquoi devrions-nous préoccuper de savoir si elle s'inscrit dans un certain cadre de l'orthodoxie anarchiste ? Mais de Bakounine à Coeurderoy, Malatesta ou Filippi, tous les anarchistes du passé qui ont vécus dans la lutte contre la domination, ont bien compris qu'il ne s'agissait pas de chercher à bâtir quelque orthodoxie idéologique. Ils ont participé au processus de création d'une théorie anarchiste révolutionnaire et d'une pratique qui serait un processus continu. Ce processus a comporté des critiques de la civilisation, du progrès et de la critique des critiques de la technologie (et souvent dans le passé, ces critiques ne se sont pas connectées, de telle sorte que, par exemple, Bakounine a pu appeler de «l'anéantissement de la civilisation bourgeoise» et encore embrasser son prolongement technologique , l'industrialisme, et Marcus Graham pourrait appeler à la destruction de "la machine" en faveur d'une civilisation non mécanisée). Nous vivons dans des temps différents. Les paroles de Bakounine ou de Coeurderoy, de Malatesta ou Renzo Novatore, ou de l'un des écrivains anarchistes du passé ne peuvent pas être pris comme un programme ou une doctrine à suivre. Elles forment plutôt un arsenal à piller. Et parmi les armes de cet arsenal, il y a des béliers barbares qui peuvent être utilisés contre les murs de la civilisation, du mythe du progrès, du mythe depuis longtemps réfuté selon lequel la technologie peut nous sauver de nos malheurs.

Nous vivons dans un monde où la technologie a certainement perdu le contrôle. Comme la catastrophe suit la catastrophe, les paysages soit disant "humains" sont de plus en plus contrôlés et mécanisés, et les êtres humains sont de plus en plus conformes à leur rôle en tant que rouages ​​de la machine sociale. Historiquement, le fil conducteur qui a traversé tout ce qu'il y a de meilleur dans le mouvement anarchiste n'a pas consisté en une foi dans la civilisation, la technologie ou le progrès, mais plutôt en le désir de chaque individu d'être libre de créer sa vie comme il ou elle le juge opportun dans le cadre de la libre association, en d'autres termes, le désir de réappropriation individuelle et collective de la vie. Et ce désir est toujours ce qui motive la lutte anarchiste.
A ce stade, il est clair pour moi que le système technologique est partie intégrante du réseau de la domination. Il a été développé pour servir les intérêts des dirigeants de ce monde. Un des buts principaux du système technologique à grande échelle est le maintien et l'expansion du contrôle social, et cela nécessite un système technologique qui est très largement auto-entretenu, en ne nécessite seulement qu'un minimum d'intervention humaine. Ainsi, un mastodonte est né. Le constat du fait que de nombreux progrès techniques n'avaient aucun lien inhérent avec la libération humaine a été déjà fait par de nombreux révolutionnaires à la fin de la Première Guerre mondiale. Certes, l'histoire du 20e siècle devrait avoir renforcé cette analyse. Nous voyons maintenant un monde physiquement, socialement et psychiquement dévasté, comme le résultat de tout ce qui a été appelé progrès. Les exploité-e-s et dépossédé-e-s de ce monde ne peuvent plus sérieusement désirer obtenir une part de ce gâteau en putréfaction, ni de prendre la relève en l'«auto-gérant».

La réappropriation de la vie doit avoir un sens différent dans le monde actuel. À la lumière des transformations sociales de ces dernières décennies, il me semble que tout mouvement anarchiste révolutionnaire sérieux se doit d'appeler à la remise en cause de l'industrialisme et de la civilisation elle-même, précisément parce que ne pas le faire risquerait de ne pas nous fournir les outils nécessaires pour reprendre nos vies en main comme étant les nôtres.

Mais mon point de vue anti-civilisationnel n'est pas une perspective primitiviste. Alors que celle ci peut effectivement être source d'inspiration pour examiner les aspects apparemment anarchiques et communistes de certaines cultures «primitives», je ne base pas ma critique sur une comparaison entre ces cultures et la réalité actuelle, mais plutôt sur la manière dont l'ensemble des différentes institutions qui composent la civilisation agissent conjointement pour me voler ma vie et la transformer en un outil de reproduction sociale, et comment elles transforment la vie sociale dans un processus productif ne servant qu'à maintenir les gouvernants et leur ordre social.
Ainsi, il s'agit essentiellement d'une perspective révolutionnaire, et c'est pourquoi je vais toujours faire usage de quelque chose dans cet arsenal qui est l'histoire de la théorie révolutionnaire et toute pratique qui peuvent améliorer ma lutte. Les peuples «primitifs» ont souvent vécu de façon anarchique et communiste, mais ils n'ont pas une histoire de la lutte révolutionnaire à partir de laquelle nous pouvons faire un état du butin des armes à notre disposition pour notre lutte actuelle. Cependant, celà étant dit, je considère les anarcho-primitivistes qui continuent à reconnaître la nécessité de la révolution et de lutte des classes comme mes camarades et complices potentiels.

La lutte révolutionnaire contre la civilisation du contrôle et du profit qui nous entoure ne sera pas une tentative raisonnable pour s'emparer des moyens de production. Les dépossédé-e-s de ce monde semblent commencer à comprendre que ce n'est plus une option pour la libération (si elle l'a jamais été). Si la plupart ne sont pas au clair sur qui ou quoi est précisément l'ennemi, la plupart comprennent qu'ils n'ont rien à dire à ceux du pouvoir, parce qu'ils ne partagent plus de langue commune. Nous qui avons été dépossédé-e-s par ce monde savons désormais que ne nous pouvons rien attendre de lui. Si nous rêvons d'un autre monde, nous ne pouvons pas exprimer ce rêve, car ce monde dans lequel nous vivons ne nous fournit pas les mots pour le dire. Et très probablement pas non plus pour la plupart des rêves en général. Ils ressentent juste la fureur de la dégradation continue de leur existence. Alors cette révolution, en effet, doit être la libération des «mauvaises passions» dont parlait Bakounine, les passions destructrices qui sont la seule porte d'une existence libre. Ce sera la venue des barbares annoncée par Déjacque et Coeurderoy.

Mais c'est précisément quand les gens savent qu'ils n'ont plus rien à dire à leurs dirigeants, qu'ils peuvent enfin apprendre à parler les uns avec les autres. C'est précisément quand les gens savent que les possibilités de ce monde ne peuvent rien leur offrir qu'ils peuvent apprendre à rêver l'impossible. Ce réseau d'institutions qui dominent notre vie, cette civilisation, a transformé notre monde en une prison toxique. Il y a tellement à détruire pour que la création d'une existence libre soit rendue possible. Le temps des barbares est à portée de main.

[...] Que les barbares se déchainent. Puissent-ils aiguiser leurs épées, qu'ils brandissent leurs haches de guerre, qu'ils frappent leurs ennemis sans pitié.Que la haine prenne la place de la tolérance, et puisse fureur prendre la place de la résignation, puisse l'indignation prendre la place du respect. Puissent les hordes barbares monter à l'assaut, de manière autonome, et de la manière qu'ils déterminent. Et puisse aucun parlement, aucune institution de crédit, aucun supermarché, aucune caserne, aucune usine ne jamais pousser à nouveau après leur passage. En face du béton qui s'élève à l'assaut du ciel et la pollution qui le recouvre, on puis dire avec Déjacque que «Ce n'est pas l'obscurité que les Barbares apporteront au monde cette fois, c'est la lumière.» -

Crisso / Odoteo

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Texte anonyme paru dans le journal anarchiste anglais "Wilful Disobedience",
numero 1, volume4. Ré-édité sur insurgentdesire.org.uk le 20 Septembre 2009"

http://lecridudodo.blogspot.com/2011/11/lascension-des-barbares-wilfull.html

La passion de la liberté est plus forte que toutes les prisons

T'arnaque : La bourgeoisie bio investit dans le bio

"Reçu par mail, Jeu 17 novembre 2011 22:40

Sur le site "le salon de la Marjolaine 2011" on peut lire :

De la nécessité de se réapproprier les « savoir-faire par soi-même ». Dans la perspective d’une société moins énergivore, la relocalisation semble une réponse appropriée. Les savoir-faire permettant d’acquérir une meilleure autonomie et tenant compte des ressources locales ont un avenir florissant. Les intervenants à cette table ronde possèdent une partie de ces connaissances qui, demain, constitueront de véritables trésors. Ils ont consenti à venir les partager avec nous.

Table ronde avec :

Des représentants des amis de TARNAC, sur leur projet de financement d’une maison de soins et des projets d’auto-construction. Frédéric CARLIER, fondateur de Trait d’avenir sur l’utilité de retrouver les savoirs liés à la traction animale. Richard MARIETTA, président de la fédération Nature & Progrès, éco et auto-constructeur. Pascaline PAVARD et MOUTSIE, de l’association L’ortie, auteures de « Cosmétiques écologiques - 100 recettes bio faciles et économiques ».
"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4545

Ajout mpp : Pour se rendre compte de l'ambiance, faire un tour sur le site du salon ...

Cuneo : deux compagnons en taule

Mise à jour : Guido a été libéré et assigné à résidence chez lui avec toutes les contraintes possibles. Plus d’infos en italien ici.

"Le 26 février à Cuneo, petite ville du nord-ouest de l’Italie, eut lieu l’ouverture d’un siège de Casapound, les « fascistes du troisième millénaire ». Le contre-rassemblement, organisé par la gauche officielle (et le maire) tourne vite en émeute, avec plusieurs blessés parmi les fachos (un à l’hôpital avec le crane ouvert par un pavé) et les condés (notamment un genou pété). Le 27 mai, une opération de police mène à l’incarcération de deux compagnons anarchistes, F. et L., accusés d’avoir participé aux incidents. D’autres personnes sont assignées sous résidence surveillée, deux, dont notre compagnon Guido, sont introuvables. Il reste en cavale depuis.

Samedi 26 novembre a commencé le procès pour les 19 accusés. Guido se présente et est conduit en taule. Anarchiste de Cuneo, fortement attaché à sa ville et ses montagnes, Guido est connu et aimé par tous les compagnons italiens et est un exemple d’engagement pour beaucoup d’entre nous.

Pendant le procès, à l’extérieur il y a un rassemblement d’une centaine de personnes, qui réaffirment qu’il n’y a pas d’espace pour les fachos et demandent la liberté pour les inculpés. Après le rassemblement, la voiture où se trouve Arturo, un autre compagnon, est arrêtée par les carabinieri, qui l’amènent en prison.

Arturo doit écoper quelques deux mois de prison ferme restant pour une vieille condamnation (en partie effacée par l’amnistie de 2006), du coup il attendait l’arrestation.
Il est accusé d’avoir frappé le journaflic Daniele Genco, pendant l’enterrement (en 1998) de Baleno, compagnon mort en prison car accusé de sabotages contre le TAV en Valsusa. Depuis, Arturo a été introuvable pendant quelques années.
Dés son retour, il est à nouveau fortement engagé dans les luttes contre les nuisances, comme le projet du TAV, le nucléaire et pour l’autonomie des luttes dans les montagnes.

Et n’oublions pas Juan, punk anarchiste espagnol vivant depuis des années en Italie. Il a été arrêté le 10 novembre. Lui aussi a des vieilles condamnations à écoper (un mois et demi). Il était déjà en résidence surveillé en attente d’un procès (en liaison avec la lutte en Valsusa).
Murs et barreaux ne nous séparent pas de nos compagnons, on reste à leur coté !
Liberté !

Les adresses pour leur écrire (G. et A. lisent le français, J. l’espagnol) sont :

Guido Mantelli
Casa Circondariale
Via Roncata 75
12100 Cuneo
Italie

Arturo Fazio
Carcere "Le Vallette"
Strada Pianezza 300
10151Torino
Italie

Juan Antonio Sorroche Fernandez
Casa Circondariale
via Cesare Beccaria 13
38121 Spini di Gardolo (TN)
Italie

Pour mémoire : Cuneo : Plusieurs compagnons perquisitionnés et arrêtés suite à une manif contre l’ouverture d’un local fasciste de Casa Pound

Texte reçu par mail."

http://www.non-fides.fr/?Cuneo-deux-compagnons-en-taule

[Message de Grèce] L’incarcération est une torture permanente

"Soixante prisonniers de la première aile de la prison de Korydallos en Grèce ont refusés de remonter en cellule et ont transmis une déclaration de solidarité au sergent des matons, ainsi qu’à l’extérieur. Voici une traduction de ce communiqué qui nous parle bien au-delà des murs et des frontières :

Nous vivons dans des conditions sordides, les uns sur les autres, dans des espaces sales, nous nous lavons avec de l’eau glacée. Nous mangeons des demi-portions de bouffe bouillie pleine d’eau. Nous n’avons pas suffisamment accès aux soins medico-pharmaceutiques. Nous faisons face à une justice sadique qui nous imposent des sentences exhaustives.

Et cela ne s’arrête pas là

Le 14 novembre 2011, nos amis Junan Leith et Elias Rivon qui ont été transférés à la cour d’appel de Loukareos après une empoignade avec les porcs des EL.AS (flics), ont été brutalement tabassés et transférés au département de l’immigration où ils ont été tabassés à nouveau, cette fois ci alors qu’ils étaient menottés. Ils sont revenus à la prison avec des membres et des cotes cassés ainsi que des marques de coups sur tout le corps.

Le 17 novembre 2011, notre ami, l’anarchiste Rami Syrianos est mis à l’isolement à la prison de Diavata à cause de son refus de subir l’humiliation des fouilles à nu par les matons. Aussi, parce qu’il y avait un rassemblement de solidarité à l’extérieur de la prison, l’administration craignant le pire, elle a effectué un transfert surprise du compagnon à Nigrita Serres. C’est alors que Le 19 novembre 2011, après qu’il ait à nouveau refusé ces coups de bâtards de l’administration pénitentiaire, le sergent et deux autres matons ont envahi sa cellule d’isolement et après l’avoir immobilisé, l’ont déshabillés de force.

Au même moment, notre ami et membre de la Conspiration des Cellules de Feu Giorgos Polydoros, emprisonné depuis huit mois et déjà transféré dans cinq prisons différentes après avoir subit de longues périodes d’isolement pour son refus de l’humiliation des fouilles à nu, a été remis à l’isolement, en ce moment-même à la prison d’Halkida.

Pour finir, le 6 novembre 2011 ont été transférés de la prison d’Amygdalezas, sept migrants de 17 à 20 ans. 4 à Attico, et les trois autres à l’hôpital de Thriasio avec de sévères brulures après l’incendie de leur cellule, ils sont toujours hospitalisés/incarcérés. Le ministère s’est contenté d’un frugal communiqué pour dire qu’ils avaient mis le feu eux-mêmes. Il ne parle bien sur pas de ce que les officiers en service ont pu faire là.

Nous ne pouvons pas parler d’autres incidents individuels. Nous expérimentons quotidiennement la torture physique et psychologique, dans les blocs, chez les EL.AS, dans les prisons, les camps pour « migrants illégaux ».

Nous réalisons cette action pour déclarer que nous sommes unis contre leur sauvagerie, pour informer « hors des murs » de ce qui se passe chaque jour dans les cellules dans lesquelles ils nous enferment.
SOLIDARITÉ, ORGANISATION, DIGNITÉ

[Traduit de l’anglais par Base de Données Anarchistes.]

Pour mémoire : Communiqué des prisonniers de la prison de Korydallos, mai 2011."

http://www.non-fides.fr/?L-incarceration-est-une-torture

dimanche 27 novembre 2011

Pourquoi On Resterait Calme ?

"Pourquoi On Resterait Calme ?

Qu’elles abîment des majeures ou des mineures, les prisons sont régulièrement et depuis toujours secouées par des révoltes. Quel que soit le nom donné aux différentes structures pénitentiaires : le bruit de la clé dans la serrure d’une cellule est une torture quotidienne, l’isolement une abomination, la fin du parloir une souffrance, et le temps enfermé un sablier qui tue à petit feu.

En mai 2011, la quasi totalité des détenus de l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur se révolte et saccage des dizaines de cellules. La réponse de l’Administration Pénitentiaire (AP) et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) est tristement banale : mesures d’isolement, conseils disciplinaires, transferts, ainsi qu’une descente des Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité (ERIS), spécialistes cagoulés du matage des luttes en prisons. Pendant qu’on détruit un peu plus les gamins pour leur apprendre qu’ici, on ne se révolte pas, les éducateurs et éducatrices de la PJJ saisissent l’opportunité médiatique pour apitoyer sur les conditions de leur travail avec ces « enfants irrécupérables ».

Le discours porté alors par les torchons locaux, nationaux et autres porte-paroles du maintien de l’ordre ne parvient pas à duper tout le monde. Un certain nombre de personnes touchées par la colère qu’expriment les jeunes détenus décide de manifester leur solidarité. Chercher à capter leur version des faits, réfléchir les moyens de la faire circuler, casser la condamnation unanime de cette révolte, faire savoir à l’intérieur que dehors des gens se bougent et pensent à eux... Le simple fait de se rendre le plus souvent possible à Lavaur aux heures de parloir pour rencontrer les familles et discuter avec les proches étonne, dérange et irrite les autorités locales qui s’empressent de faire appel aux gendarmes pour empêcher tout échange.

Le 5 juillet dernier, une dizaine de personnes ont pénétré dans les locaux de la Direction Interrégionale de la PJJ, à Labège dans la banlieue de Toulouse, pour manifester contre l’incarcération des mineurs. Selon La Dépêche du 6 juillet, qui s’appuie sur les déclarations faites aussitôt à la presse par le procureur de la République Valet, ces personnes étaient « “armées” de bouteilles dont elles ont déversé le contenu sur les bureaux et les ordinateurs. Un liquide marron au relent d’ammoniaque et qui pourrait contenir de l’urine et des excréments humains ».

Elles sont reparties « après avoir lancé des tracts qui contiendraient des propos injurieux sur l’action éducative menée par la PJJ ». Si l’acte réalisé à Labège n’a pas été revendiqué, il est survenu quelques semaines après celui d’Orvault, en Loire-Atlantique, où des gens ont écrit sur les murs de la PJJ de Nantes : « L’EPM tue » à la suite du suicide d’un mineur placé dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de cette ville.

L’action aurait « traumatisés » les éducs et le personnel qui s’affairaient à leur tâche de chaque jour : séparer des mômes de leurs proches et de leurs familles jugées inaptes à les élever, enfermer des enfants dans une multitude de structures plus répressives les unes que les autres ( centres éducatifs renforcés, centre éducatifs fermés, prison pour mineurs...). Qui traumatise qui ?

Quatre mois plus tard, le mardi 15 novembre à Toulouse, 7 domiciles sont perquisitionnés par une centaine de gendarmes qui saisissent ordinateurs, téléphones, livres, affiches et effets personnels de touTEs les habitantEs. A l’issue de ces perquisitions, 7 personnes sont placées en garde à vue, 4 autres sont auditionnées, et une famille en cours de régularisation est arrêtée puis relâchée dans la journée. Après 32h de garde à vue, 4 sont placées en détention provisoire sur demande du juge d’instruction Suc. Une cinquième est placée sous contrôle judiciaire, une sixième doit rester à disposition du juge pour le reste de l’instruction en tant que « témoin assisté ».

Illes sont mis en examen pour : « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens », « violence commise en réunion sans incapacité » et « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Tout ça pourquoi ? Deux tags et un sceau de caca ? Le fait de visiter en journée certains collaborateurs de l’enfermement semble relever d’un intolérable culot. Mais soyons sérieux, au regard de la situation faite aux mineurs détenus, et plus largement à l’ensemble de la population carcérale, cette action paraît bien modérée. Qui se fout de la gueule de qui ?

La Police contrôle, pacifie, tue. La Justice enferme, anéantie, tue. La répression n’est pas aveugle et encore moins anodine. Elle vise celles et ceux qui, malgré leur position dans la société qui les voudrait pauvres et dociles, refusent ce sommeil. Un jour les « anars », un jour les étudiantes, un jour les ouvriers grévistes, la liste des mouvements sociaux criminalisés est infinie… Sur Toulouse, pendant le mouvement des retraites des personnes écopent de mois de sursis pour un tag, à la fac des étudiantes sont condamnées pour une occupation pendant une grève, dans les boites des travailleur-euses sont sanctionnées pour telle ou telle action, des squats où l’on fait intervenir le GIPN et où la justice prend des licences avec ses propres règles.

Ce n’est pas un milieu que l’on cible, c’est la capacité d’action de toute lutte. Dès que la contestation sort du cadre légal qui ne laisse d’autre choix que d’organiser une jolie manifestation plonplomb déposée en préfecture, on s’expose à une répression aussi mégalo que ses commanditaires. Saupoudrons le tout de termes tels que « mouvance anarchiste », « anarcho-autonome », « gauchistes », que la justice et les médias affectionnent tant et la tambouille médiatico-judiciaire est servie ! Cuisine rendue volontairement indigeste pour faire croire que ces luttes ne concernent qu’une bande d’inadaptés extrémistes et incurables. Alors qu’à Toulouse comme ailleurs, la police et les corps répressifs sont partout, nous pourrissent la vie à tous et toutes, des banlieues au centre-ville, en effectif toujours plus nombreux et toujours plus armés.

Ce qu’ils appellent « ville propre » c’est une ville livrée aux bourgeois et au commerce, mortifère, aseptisée, où rien ne dépasse et où tout est sous le contrôle des caméras, des forces de l’ordre, des "bons citoyens". Qui terrorise qui ?

Qu’illes aient ou non fait partie de l’expédition qui nous avait réjouis à l’époque, nous sommes solidaires des inculpé-es

Nous ne voulons pas de ce monde qui nous contrôle et nous emmure.

Leurs matraques ne nous feront pas taire, ni marcher d’un seul pas !

Au contraire, exprimons notre solidarité avec rage et détermination !

Exigeons l’arrêt des poursuites et la libération pour les inculpés du 15 novembre !

Les murs nous enferment, attaquons toutes les prisons !

Laissez libre cours à votre imagination pour tout acte de solidarité dans chaque ville nonalepm@riseup.net pour les thunes, envoyez vos chèques à l’ordre de « Maria », CAJ c /o Canal Sud 40 rue Alfred Duméril 31400 Toulouse"

http://grenoble.indymedia.org/2011-11-26-Pourquoi-On-Resterait-Calme

Saint-Grégoire. Les bureaux d’Areva vandalisés

"Un immeuble abritant des bureaux d’Areva a été vandalisé dans la nuit de jeudi à vendredi à Saint-Grégoire, près de Rennes.

Compteur électrique incendié

Chômage technique, aujourd’hui, pour une cinquantaine de salariés travaillant dans un immeuble abritant, à Saint-Grégoire, des bureaux d’Areva, de l’une de ses filiales et d’une banque. Selon la police, l’immeuble a été vandalisé dans la nuit de jeudi à vendredi : situé à l’extérieur du bâtiment, un compteur électrique a été incendié, interrompant l’alimentation électrique de l’immeuble de trois étages.

« Guerre au nucléaire »

Sur le mur de l’immeuble, un tag mentionnant « Guerre au nucléaire et à son monde ». « Nous dénonçons cette action militante qui attente à l’outil de travail », a déclaré à la l’AFP Patricia Marie, responsable du service de presse d’Areva, qui a porté plainte. Vendredi midi, la police n’avait procédé à aucune interpellation.

Après des heurts violents entre les forces de l’ordre et des militants antinucléaires, un convoi de déchets nucléaires hautement radioactifs a quitté mercredi le terminal ferroviaire d’Areva à Valognes (Manche), à destination de l’Allemagne."

Reuters, 25 nov. 2011

vendredi 25 novembre 2011

No ho nessun Paura !

Besançon : des militants UMP agressés par des anarchistes

"Besançon : des militants UMP agressés par des anarchistes

Macommune, 20 novembre 2011 à 10:01

Des militants UMP distribuant des tracts sur la place du 8 Septembre à Besançon ont été pris à parti par des militants anarchistes dont certains étaient cagoulés. Publicité

« Nous avons été victimes d’agressions verbales et physiques. Nos militants et élus présents ont été très choqués par la violence des mots et des gestes. Nous avons été bousculés, injuriés, canardés de canettes de bière et tout notre matériel militant a volé en éclat », a expliqué le responsable départemental de l’UMP du Doubs, Michel Vienet.

Prévenue, la police s’est lancée à la poursuite des agresseurs et ont interpellé un militant anarchiste contre lequel le patron de l’UMP a porté plainte.

Les militants libertaires revenaient d’une manifestation pro-avortement devant la cathédrale Saint-Jean de Besançon devant laquelle une trentaine de catholiques intégristes de l’association “SOS tout petits” priait le rosaire dans le cadre d’une journée nationale contre l’avortement.

Besançon : l’’UMP porte plainte pour " agression"

Est Républicain, 19.11.11 à 18h52

Echauffourée cette après-midi vers 16 h à Besançon entre un groupe de manifestants de sensibilité anarchiste, et des militants UMP.

Le groupe revenait d’un rassemblement contre des prières faites en pleine rue par des catholiques intégristes anti-avortement. En passant sur la place du Huit-Septembre, au coeur du centre-ville bisontin, un des manifestants aurait voulu, par ironie, prendre un tract sur un stand tenu par des militants UMP, dont un élu conseiller municipal, Jean Rosselot.

Qui a fait quioi à ce moment précis ? Les récits divergent selon les sources... Toujours est-il que le stand a été jeté à terre, ses affiches déchirées, ses tracts disséminés. Des bris de verre étaient visibles au sol, provenant de cannettes de bière lancées sur le stand. Une militante UMP assure avoir reçu l’une d’elles sur son épaule. Michel Viennet, secrétaire départemental de l’UMP, présent sur place, a aussitôt porté plainte au nom de son parti " pour agression". Un jeune suspecté d’avoir participé à l’échauffourée a été interpelllé par la police. Entendu au commissariat, il a été rapidement relâché sur instruction du parquet. Lequel se montre très prudent quant à la véracité des différentes versions données sur cet incident."

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4530

Lettre à la galaxie anarchiste

"Sans y être invité, nous pénétrons par cette lettre dans un débat qui n’est pas le nôtre. Et qui ne sera jamais le nôtre, parce qu’il est posé sur un terrain qui nous semble rester stérile pour la quête des perspectives insurrectionnelles et les idées et activités anarchistes qui mettent leur attention là-dessus. Pourquoi alors écrire une telle lettre, pourrait-on se demander ? Parce qu’il n’y a rien qui nous est aussi chaud au cœur que la révolte libératrice et destructrice, que la lutte pour la subversion de l’existant ; parce que nous continuerons toujours à nous reconnaître dans tous les compagnons qui, poussés par un désir de liberté, vont à l’assaut des structures et des hommes de la domination ; parce que nous valorisons infiniment la force de la volonté individuelle, la recherche de la cohérence et le courage de malgré tout, essayer de mettre le feu à la poudrière. Ne considérez pas ces prémisses comme une vaine tentative de passer de la pommade ; elles sont sincères, tout comme l’est notre préoccupation face à l’amputation volontaire du champ de bataille anarchiste.

Ne mâchons pas les mots : plus que jamais, il y a besoin de l’intervention destructive des anarchistes, plus que jamais, c’est le moment d’intensifier nos combats, d’aller à la recherche de possibilités et d’hypothèses pour étendre la révolte, rendre possible l’insurrection et accélérer ainsi le possible bouleversement de ce monde. Mais ce besoin et cette pulsion ne nous exempte pas de l’obligation de réfléchir sur le quoi, où, quand, comment et pourquoi.

Pour ne pas y aller par quatre chemins : quelles raisons poussent des anarchistes (sachant qu’on n’a pas de problèmes à comprendre les raisons des autoritaires) à revendiquer systématiquement leurs actes et à les signer avec des sigles entretemps devenus mondiaux ? Qu’est-ce qui leur porte à croire que la question difficile des perspectives peut être résolue en mettant une revendication sur internet ou en l’envoyant aux médias ? Qu’est-ce qui fait qu’aller sur un tel chemin semble aujourd’hui être associé à une profonde forme de cohérence entre penser et agir, entre idées et pratiques, alors qu’il s’agit plutôt d’une liquidation illusoire de la tension permanente entre la théorie et la pratique, celle qui devrait exister et qui est certes la force propulsive derrière la lutte anarchiste ?

Cette manie qui semble faire boule de neige, risque d’éclipser rapidement les autres actes de révolte. Non seulement les actes des anarchistes qui se passent joyeusement de la pilule amère et toujours décevante de la revendication, mais aussi et peut-être surtout plus généralement tout le panorama de rébellion et de conflictualité sociale. Voilà peut-être une des « raisons » qui nous a incités à écrire ce texte. En avoir marre d’éprouver et de constater que le champ de bataille anarchiste, le champ de bataille de l’attaque, du sabotage et de l’expropriation sont toujours plus assimilés avec un sigle et en tant que tel, avec une représentation politique ; en avoir marre de voir comment les horizons se réduisent faussement à deux choix contradictoires uniquement en apparence : soit on choisit pour l’anarchisme « gentil » et on se met à courir derrière des assemblées, des mouvements populaires et des syndicats de bases ; soit on choisit l’anarchisme « méchant », et alors on est gentiment prié de tamponner ses contributions à la guerre sociale avec un sigle – et sinon, d’autres le feront à ta place.

Car nous aussi, nous passons à l’attaque. Nous aussi, nous sortons pour saboter la machinerie du capital et de l’autorité. Nous aussi, nous choisissons au quotidien de ne pas accepter une position de mendiant et de ne pas ajourner l’expropriation nécessaire. Seulement, nous pensons que nos activités font simplement partie d’une conflictualité sociale plus large, une conflictualité qui n’a besoin ni de revendications ni de sigles. Seulement, nous pensons que ce n’est que quand les actes sont anonymes, qu’ils peuvent être appropriés par tout le monde. Seulement, nous pensons que tamponner des actions d’attaque les catapulte du champ social vers le champ politique, vers le champ de la représentation, de la délégation, de la séparation entre acteurs et spectateurs. Et comme ça a souvent été répété dans ce type de débats, il ne suffit pas de proclamer le refus de la politique pour qu’il soit effectif. Le refus de la politique se trouve entre-autres dans la cohérence entre les moyens et les fins, et il n’y a pas d’instrument plus politique que la revendication, tout comme le sont la carte-membre, le programme et la déclaration des principes de base.

De plus, on voit bien sévir une confusion qu’on veut, une fois de plus, souligner et combattre, car il nous est indigeste de continuer à observer des significations qu’on donne ces jours à certains concepts, comme par exemple l’informalité. Le choix pour un mouvement anarchiste informel et autonome, c’est un choix qui signifie le refus des structures fixes, des organisations de membres, des fédérations centralisatrices et unificatrices ; et donc aussi de signatures qui reviennent tout le temps, si ce n’est de toute signature. C’est le refus de dresser des programmes, c’est le bannissement de tous les moyens politiques ; et donc aussi des revendications programmatiques, peut importe s’ils s’auto-dénomment, digitalement, formels ou bien « informels ». En sens positif, l’informalité est pour nous un archipel sans bornes et non circonscrit de groupes autonomes et d’individus autonomes, qui entre eux forgent des liens basés sur l’affinité et la connaissance réciproque et qui, sur cette base là, décident de réaliser des projets communs. C’est le choix pour des cercles petits et affinitaires qui font de leur autonomie, leurs perspectives et leurs méthodes d’action la base pour construire des liens avec d’autres. L’organisation informelle n’a donc rien à voir avec des fédérations, des acronymes ou des sigles. Et que faisait parler certains compagnons non seulement d’informalité, mais aussi d’« insurrectionalisme » ? Au péril de ternir l’ample panorama d’idées, d’analyses, d’hypothèses et de propositions, on pourrait dire que « l’insurrectionalisme » est l’ensemble des méthodes et des perspectives qui, en partant d’un anarchisme sans compromis, cherchent à contribuer à des « situations insurrectionnelles ». L’arsenal des méthodes dont y disposent les anarchistes, est énorme. Il faut comprendre que l’utilisation de certaines méthodes (agitation, attaque, propositions organisatrices etc.) ne signifient en soi que très peu : ce n’est que dans une projectualité réfléchie et évoluant qu’elles acquièrent leur sens dans la lutte. Brûler un bâtiment de l’Etat est sans doute toujours bon, mais ne signifie pas en soi de s’inscrire dans une perspective insurrectionnelle. Et ceci vaut encore moins pour le choix de, par exemple, cibler les attaques plutôt contre des objectifs centraux et médiatiques avec la confession de foi qui en va de pair ensuite. Ce n’est pas un hasard si dans les différents moments de projectualités insurrectionnelles, l’emphase a surtout été mis sur des attaques modestes, reproductibles et anonymes contre les structures et les hommes toujours plus décentralisés de la domination, ou sur la nécessité de sabotages ciblés d’infrastructures, des sabotages qui n’ont besoin d’aucun écho médiatique pour atteindre leur but, c’est-à-dire la paralysie, par exemple, des flux de transports, de données et d’énergie du pouvoir.

Il nous semble que derrière l’actuelle manie de revendications ne se cachent pas trop de perspectives – ou au moins, nous avons du mal à les apercevoir. En effet, et par là nous ne voulons d’aucune manière enlever quoi ce soit à la rébellion sincère et courageuse de ces compagnons, il semble que c’est surtout la reconnaissance qui est recherchée. Une reconnaissance par l’ennemi, qui complètera rapidement ses listes d’organisations terroristes, signifie souvent le début de la fin : l’ennemi se met alors en route pour isoler une partie de la conflictualité plus large. Un isolement qui n’est pas seulement le présage de la répression (et en fait, ceci ne compte pas vraiment, car la répression est toujours là – loin de nous de commencer à pleurer sur le fait que le pouvoir suive les activités anarchistes avec défiance, et donc les poursuit), mais surtout, et voilà le plus important, que c’est la meilleure manière pour contrer une éventuelle contamination. Dans l’état actuel du corps social, qui est malade et en train de pourrir, le pouvoir ne peut se souhaiter rien de mieux qu’un couteau bien reconnaissable et circonscrit qui essaye d’entailler un peu ici et là, et il n’y a rien qu’il craint plus qu’un virus qui risque de contaminer de façon insaisissable et donc incontrôlable tout le corps. Ou est-ce qu’on se trompe et s’agit-il peut-être d’une reconnaissance par les exploités et les exclus ? Mais est-ce que ne sommes-nous, les anarchistes, justement pas les ennemis de toute forme de délégation, d’exemples illuminés qui souvent ne font que légitimer la propre résignation ? Certes, nos pratiques peuvent être contagieuses, nos idées d’ailleurs encore plus, mais uniquement quand elles remettent la responsabilité d’agir à chaque individu particulier, distinct ; que quand elles démasquent la résignation comme étant un choix individuel. Faire enflammer les cœurs, certainement, mais quand elles ne disposent pas de l’oxygène d’une propre conviction, elles s’éteindront rapidement et s’en suit, dans le « meilleur » des cas, qu’un peu d’applaudissements pour les martyres en devenir. Et encore, car maintenant que la médiation politique (partis, syndicats, réformisme) s’épuise petit-à-petit et devient de fait dépassée ; maintenant que la rage peut librement tendre les mains vers tout ce qui détruit la vie, il serait vraiment trop ironique si les insoumis de la politique par excellence, les anarchistes, reprennent le flambeau de la représentation et, en suivant l’exemple des prédécesseurs autoritaires, séparent la conflictualité sociale de la subversion immédiate de tous les rôles sociaux. Et peu importe s’ils voudraient faire ça en se mettant à la tête des mouvements sociaux, en entraînant par la rhétorique des assemblées populaires ou en tant que groupe armé spécifique.

Ou s’agit-il d’une aspiration vers la « cohérence » ? Malheureusement, il y en a toujours eu de ces anarchistes qui échangent la recherche de la cohérence pour des accords tactiques, des alliances écœurantes et des séparations stratégiques entre les moyens et les fins. Une cohérence anarchiste se trouve entre-autres certes dans la négation de tout ça. Mais par ça, ce n’est pas dit que par exemple une certaine condition de « clandestinité » serait plus cohérente. Quand la clandestinité n’est plus vue comme une nécessité, que ce soit à cause de la chasse répressive ou parce que sinon, il devient impossible de réaliser certaines actions, mais plutôt comme une espèce de summum d’activité révolutionnaire, il y a peu qui reste encore debout du fameux a-légalisme. Au lieu de rechercher la cohérence au-delà des lois et des commandements et donc d’accepter l’affrontement, le légalisme est simplement renversé en « illégalisme » où, tout comme dans le légalisme, le caractère subversif d’activités est quantifié et mesuré par la possible peine de prison correspondant. Le refus du légalisme n’est certainement pas la même chose que le choix absolu pour « l’illégalisme ». Il suffirait peut-être de faire un parallèle facile avec la situation sociale en Europe pour s’en faire une image : ce n’est pas parce que des milliers de gens se retrouvent de fait dans une situation de « clandestinité » (les sans-papiers), qu’ils deviennent alors automatiquement et objectivement une menace pour le légalisme et pourraient ainsi être perçus comme des « sujets révolutionnaires ». Pourquoi serait-il autrement pour des anarchistes qui se retrouvent dans une condition de clandestinité ?

Ou s’agit-il de faire peur à l’ennemi ? Comme on le rencontre assez souvent dans les revendications, il existe apparemment des anarchistes qui croient pouvoir faire peur au pouvoir en faisant des menaces, en publiant des photos d’armes ou en faisant exploser quelques bombes (et parlons même pas de la pratique abjecte d’envoyer pêle-mêle des colis-piégés). Face aux massacres quotidiens organisés par le pouvoir, ceci témoigne d’une particulière naïveté, surtout pour des ennemis du pouvoir qui ne se font pas d’illusions par rapport à des puissants plus compréhensifs, un capitalisme à visage humain, des rapports plus justes à l’intérieur du système. Si, malgré toute son arrogance, le pouvoir craint quelque chose, ce serait certes la diffusion de la révolte, la dissémination de la désobéissance, les cœurs qui s’enflamment hors de tout contrôle. Et c’est clair que les éclairs de la répression n’épargneront aucunement les anarchistes qui veulent y contribuer, mais ceci ne prouve d’aucune manière combien « dangereux » nous sommes. La seule chose que ceci voudrait peut-être dire, c’est combien dangereux serait-il si nos idées et pratiques se diffusaient parmi les exclus et les exploités.

Ça continue alors de nous étonner combien l’idée d’une sorte d’ombre ne séduit plus les anarchistes d’aujourd’hui, au moins, ces anarchistes qui ne veulent pas se résigner, attendre ou construire à l’infini des organisations de masses etc. Autrefois on en était fier : faire tout notre possible pour faire étendre le marécage de la conflictualité sociale et le rendre ainsi impénétrable pour les forces de la répression et de la récupération. On n’était pas à la recherche de la lumière des spots, ni à la gloire des guerriers ; dans l’ombre, dans la partie obscure de la société, on faisait notre contribution à la perturbation de la normalité, à la destruction anonyme des structures du contrôle et de la répression, à la « libération » par le sabotage de l’espace et le temps pour que les révoltes sociales puissent poursuivre leurs cours. Et fièrement, on diffusait ces idées, de manière autonome, sans avoir recours à des échos médiatiques, loin du spectacle politique, même « oppositionnel ». Une agitation qui ne recherchait pas à être filmée, à être reconnue, mais qui voulait partout encourager la rébellion et forger des liens, dans cette révolte partagée, avec d’autres rebelles.

Aujourd’hui nombre de compagnons semblent préférer la solution facile d’une identité à la diffusion des idées et de la révolte, réduisant ainsi par exemple les relations affinitaires à l’adhérer à quelque chose. Evidemment, il est plus facile de prendre et de consommer des opinions prêtes-à-porter des rayons du supermarché militant, plutôt que d’élaborer un propre parcours de lutte qui en rompt avec. Evidemment, il est plus facile de se donner l’illusion de force par un sigle partagé que de comprendre que la « force » de la subversion se cache dans la mesure et la manière où elle réussit à contaminer le corps social avec des idées et des pratiques libératrices. L’identité et « la formation d’un front » offrent peut-être la douce illusion de signifier quelque chose, surtout dans le spectacle des technologies de communication, mais ne détruit pas le moindre obstacle. Pire encore, ceci manifeste tous les symptômes d’une vision peu anarchiste sur la lutte et la révolution, une vision qui croit pouvoir mettre en place, face au mastodonte du pouvoir, de manière symétrique, un illusoire mastodonte anarchiste. La conséquence inévitable, c’est l’horizon qui rétrécit et qui finit par du nombrilisme peu intéressant, quelques coups sur les épaules ici et là et la construction d’un exclusif cadre autoréférentiel.

Il ne nous étonnerait pas que cette manie paralyserait d’avantage le mouvement anarchiste autonome quand il s’agit de notre contribution aux révoltes toujours plus fréquentes, spontanées et destructives. Enfermés dans l’autopromotion et l’autoréférentiel, avec une communication qui se réduit à la publication de revendications sur internet, il ne semble pas que les anarchistes puissent faire grand-chose quand le bordel éclatera près de chez eux (à part les quelques explosions et incendies habituels, souvent contre des cibles que les révoltés eux-mêmes étaient déjà très bien en train de détruire). Au plus que nous semblons approcher la possibilité d’insurrections, au plus palpable ces possibilités deviennent, au plus les anarchistes semblent apparemment ne plus vouloir s’intéresser à l’insurrection. Et ceci vaut aussi bien pour ceux qui se noient dans le repris du rôle de la gauche mourante que ceux qui sont en train de s’enfermer dans une quelconque idéologie de la lutte armée. Mais clarifions un instant ce dont il s’agit quand on parle de perspectives insurrectionnelles et d’insurrection. Il ne s’agit là certainement pas d’une simple multiplication du nombre d’attaques, et encore moins quand celles-ci semblent (vouloir) devenir le terrain exclusif des anarchistes avec leurs fronts. Beaucoup plus qu’un duel armé au singulier avec l’Etat, l’insurrection est la rupture multiple avec le temps, l’espace et les rôles de la domination, une rupture forcément violente, qui pourrait devenir le début d’une subversion des rapports sociaux. Dans ce sens, l’insurrection est plutôt un déchainement social qui dépasse le simple fait de la généralisation de la révolte ou des émeutes, et qui porte dans sa négation déjà le début d’un nouveau monde, ou au moins, devrait le porter en soi. C’est surtout la présence d’une telle tension utopique qui offre quelque point d’appui contre le retour à la normalité et la restauration des rôles sociaux après la grande fête de la destruction. Qu’il soit donc clair que l’insurrection n’est pas une affaire uniquement des anarchistes, même si notre contribution, notre préparation, nos perspectives insurrectionnelles sont sans le moindre doute importantes et deviendront, dans l’avenir, peut-être même décisives pour pousser le déchainement de la négation dans une direction libératrice. Dans un monde qui devient chaque jour plus instable, ces questions difficiles devraient justement retourner sur l’avant-plan, y renoncer à priori en s’enfermant dans un quelconque ghetto identitaire et en entretenant l’illusion de développer « de la force » à travers des sigles collectifs et « l’unification » des anarchistes prêts à attaquer, devient alors irrémédiablement la négation de toute perspective insurrectionnelle.

En retournant vers le monde des fronts et des sigles, on pourrait par exemple comprendre comme signe précurseur du proche enfermement dans un cadre autoréférentiel, les références obligées aux compagnons incarcérés. Il semble qu’une fois des compagnons incarcérés par l’Etat, ils ne sont plus des compagnons comme nous tous, mais surtout des compagnons « incarcérés ». Les positions dans ce débat déjà difficile et pénible sont tellement fixées qu’il ne reste que deux options : soit l’exaltation absolue de nos compagnons incarcérés, soit le dégoût absolu qui s’enraye vite dans un renoncement à encore donner corps et âme à la solidarité. Y-a-t-il encore du sens à répéter que nos compagnons qui se trouvent dans les geôles ne se trouvent pas au-dessus ou en-dessous des autres compagnons, mais simplement parmi eux ? Est-ce qu’il n’est pas effrayant de voir que malgré les nombreuses luttes contre la prison, l’actuel tournant revient de nouveau avec les discours sur les « prisonniers politiques », désertant une perspective plus large de lutte contre la prison, la justice etc. ? En fin de compte, nous risquons d’achever ce que l’Etat cherchait à obtenir en enfermant nos compagnons : en en faisant des points de références centrales, abstraits et à exalter, on les isole de l’ensemble de la guerre sociale. Au lieu de chercher des manières pour entretenir au-delà des murs des liens de solidarité, d’affinité et de complicité en plaçant le tout radicalement au sein de la guerre sociale, la solidarité se borne à citer les noms à la fin d’une revendication. Ceci génère en plus un mouvement en cercle assez vicieux sans trop de perspectives, une surenchère en attaques « dédiées » à d’autres, plutôt que de trouver la force dans soi-même et dans le choix du quand, comment et pourquoi intervenir dans les conditions données.

Mais la logique du luttarmatisme est implacable. Une fois mise en route, il semble que peut reste encore à en faire. Tous ceux qui n’adhérent pas ou n’en prennent pas la défense, sont assimilés à des compagnons qui ne veulent pas agir ni attaquer, qui soumettent la révolte à des calculs et des masses, qui ne veulent qu’attendre et rejettent l’impulsion de mettre ici et maintenant le feu à la poudrière. Dans le miroir déformant, le refus de l’idéologie de la lutte armée devient le refus de la lutte armée tout court. Evidemment, il n’y a rien de moins vrai, mais il n’y a plus d’oreilles qui veuillent entendre ça, l’espace de discussion est asséché. Tout est réduit à penser dans des blocs, pour ou contre, et la voie, selon nous la plus intéressante, du développement des projectualités insurrectionnelles, est définitivement mise de côté. A la grande joie des libertaires formels et des pseudo-radicaux que comme des forces répressives, qui ne veulent rien de plus que l’assèchement de ce marécage.

Car qui veut aujourd’hui encore discuter sur des projectualités quand le seul rythme qu’on donne à la lutte, est devenu la somme des attaques revendiquées sur internet ? Qui est encore à la recherche d’une perspective qui veut faire plus que juste rendre quelques coups ? Et, répétons-le, aucun doute là-dessus : donner des coups est nécessaire, ici et maintenant, et avec tous les moyens que nous croyons adéquats et opportuns. Mais le défi de développer une projectualité, qui vise à essayer de faire déchainer, faire étendre ou faire approfondir des situations insurrectionnelles, exige bien plus que juste la capacité de donner des coups. Ça exige le développement des idées propres et non pas répéter ce que d’autres disent ; la force de développer une réelle autonomie en termes de parcours de lutte et de capacités ; la quête lente et difficile d’affinités et d’approfondissement de la connaissance réciproque ; une certaine analyse des conditions sociales dans lesquelles nous agissons ; le courage de jeter des hypothèses pour la guerre sociale afin de ne plus courir derrière les faits, ou derrière nous-mêmes. Bref, ça n’exige pas uniquement la capacité de savoir utiliser certaines méthodes, mais surtout les idées sur comment, où, quand et pourquoi les utiliser, et là encore dans un mélange nécessaire avec tout un éventail d’autres méthodes. Sinon, il ne restera plus d’anarchistes, mais juste une série de rôles bien tristes et circonscrits : des propagandistes, des squatteurs, des combattants armés, des expropriateurs, des écrivains, des casseurs, des émeutiers et ainsi de suite. Rien ne serait plus pénible que de se retrouver, face à la possibilité de la tempête sociale à venir, tellement désarmés que chacun ne dispose d’une seule spécialité. Rien ne serait plus fâcheux de devoir constater dans des conditions sociales explosives, que les anarchistes s’occupent trop de leur petit jardin pour être capables de réellement contribuer à l’explosion. Rien n’aurait plus le goût amer d’occasions ratées quand, par le focus exclusif sur le ghetto identitaire, on renonce à découvrir nos complices dans la tempête sociale, à forger des liens d’idées et de pratiques partagées avec d’autres rebelles, à rompre avec toutes les formes de communication médiée et de représentation afin d’ouvrir de l’espace pour une vraie réciprocité qui se fait allergique à tout pouvoir et domination.

Mais comme toujours, nous refusons de désespérer. Nous savons qu’encore beaucoup de compagnons tâtent, dans l’espace et le temps où tout spectacle politique est conséquemment banni, les possibilités pour atteindre l’ennemi et pour forger, à travers la diffusion d’idées anarchistes et de propositions de lutte, des liens avec d’autres rebelles. C’est probablement le chemin le plus difficile, car jamais il n’y aura de reconnaissance pour ça. Ni de l’ennemi, ni des masses et en toute probabilité, ni d’autres compagnons et révolutionnaires. Mais nous portons en nous une histoire, une histoire qui nous relie avec tous les anarchistes qui ont ardemment continué à refuser de se laisser inclure, que ce soit dans le mouvement anarchiste « officiel » ou dans le reflet luttarmiste de celui-là. Qui ont toujours continué à refuser de détacher la diffusion de nos idées de la manière dont on les diffuse, et cherchaient donc à bannir ainsi toute médiation politique, la revendication incluse. Qui sont peu intéressés à savoir qui a fait ceci ou cela, mais qui le relient avec leur propre révolte, avec la propre projectualité qui se déploie dans la seule conspiration que nous voulons : celle des individualités rebelles pour la subversion de l’existant.

20 novembre 2011.

Texte reçu par mail en anglais et en français."

http://non-fides.fr/?Lettre-a-la-galaxie-anarchiste

Trento : trois distributeurs sabotés

"On peut lire dans les journaux locaux que la nuit du 17 novembre, 3 distributeurs de billets d’agences de la Cassa Rurale situées dans le centre-ville de Trento ont été sabotées avec du silicone, de la peinture et de la colle.
Un tag est apparu : "Banques infâmes" [""Banche infami", NdT].

Traduit de l’italien de informa-azione, Ven, 25/11/2011 - 12:54"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4534

Ixelles : Action contre Vinci, le nucléaire et son monde

"Ici comme ailleurs, quelques grains de sables sur les rails du train-train...

...

Dans la nuit de Jeudi à Vendredi, l'agence Vinci Park d'Ixelles (Bruxelles) a été attaquée.

Les fils de la caméra de surveillance ont été coupés, les serrures de l'entrée remplies de colle et une chaîne à été cadenassée pour bloquer les portes. Des affiches ont également été collées sur toute la vitrine avec le texte qui suit:

AVIS AUX EMPLOYES DE VINCI

Ce matin, vous débuterez votre travail avec quelques minutes de retard.

Ce charmant boulot qui consiste à se promener, à longueur de journées, dans les rues du quartier à la recherche de stationnements impayés ou de disques bleus expirés.
Ce geste quotidien devenu banal : Une ou deux phots et hop ! le ticket est imprimé et vient se glisser délicatement sous les essuies glaces.

« Il faut bien manger » ; « Si c'est pas moi, quelqu'un d'autre le fera » ;...
C'est aussi ce que répondent les contrôleurs, flics ou matons !

Est-ce que la seule solution pour survivre dans ce monde se limite à accepter de porter l'uniforme (quelque soit sa couleur) et de faire le flic ?
Et où vont toutes ces thunes amassées avec tant de bonne volonté ?
Dans les poches de Vinci ! Pardi !

Vinci qui se réclame d'être le « premier groupe mondial de construction-concession »
Vinci qui bétonne nos vies main dans la main avec les Etats dictatoriaux comme démocratiques et y construit aussi bien des ouvrages gigantesques, que des installations nucléaires des prisons ou des centres fermés pour sans-papiers.

Vinci qui cherche à imposer par la force ses projets mais qui se retrouve confronté à des luttes un peu partout :
Contre le projet ITER de fusion nucléaire en France, les mines d'Uranium au Niger, l'autoroute Moscou-St Petersburg, la LGV (Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique, l'aéroport International de Nantes à Notre Dame des Landes...
Par exemple aujourd'hui, un train de déchets nucléaires traverse la France et l'Allemagne. Il se retrouve confronté sur sa route à toute une série d'actes de résistance et de sabotages.

Cela nous concerne aussi parce que Vinci fait partie de ces entreprises qui jouent avec nos vies et les pourrissent.
Parce que nous ne voulons pas ni du nucléaire, ni du monde qui va avec et que nous sommes solidaires de toutes les luttes à son encontre.

Peut-être bien que toi aussi, tu pourrais déserter ton boulot
(et au passage cracher sur ton patron !) "

jeudi 24 novembre 2011

[Quatre pages et affiche] Au pied du mur

Quelques nouvelles des luttes contre les prisons - Novembre 2011

Quatre pages par ici : http://grenoble.indymedia.org/IMG/pdf/tract-pdf.pdf

Affiche là :


http://grenoble.indymedia.org/2011-11-24-Au-pied-du-mur

Arrêt d’urgence nucléaire – Action contre le train Castor de déchets nucléaires

"Arrêt d’urgence nucléaire – Action contre le train Castor de déchets nucléaires

Aujourd’hui, mercredi 23 novembre 2011 en début de soirée, des trains ont été stoppés dans la région de Rouen par des signaux d’arrêt d’urgence disposés sur les rails. Dans un climat de violentes répressions policières1, nous avons ainsi contribué à ralentir le 15e train Castor de transport de déchets nucléaires à destination de Gorleben (Allemagne). Chaque jour, par route ou par rail, des conteneurs irradiants circulent entre les diverses installations nucléaires qui mitent les territoires. Les déchets sont le symbole de l’incapacité à gérer durablement et véritablement les conséquences du grand délire nucléaire. Leurs transports sont leur manière de faire diversion. Déplacer pour créer l’illusion de savoir qu’en faire, « retraiter » pour « recycler » en partie à des fins militaires, enfouir pour camoufler, et surtout, brasser du vent face à l’impossibilité de gérer l’ingérable. Nous ne pouvions pas rester assis et nous taire face à ce train-train qu’on nous impose à coups de matraques et de menaces répressives.

En ralentissant le train Castor, nous espérons que chaque minute perdue soit autant de temps pris pour lever le voile sur ce que l’industrie nucléaire désire à tout prix cacher : ses déchets, le danger qu’elle nous fait subir tous les jours par ses centrales, son essence profondément centralisée et totalitaire... Nous voulons faire parler de l’horreur quotidienne que constitue le système nucléaire. Nous voulons faire taire la propagande de la nucléocratie qui nie sans cesse le danger de leur méga-machine, de Tchernobyl à Fukushima, des mines d’uranium du Niger jusqu’à l’usine de production de plutonium de la Hague. Nous voulons faire de ce trafic mais aussi des suivants, un enfer pour tous ceux et toutes celles qui collaborent à ce monde mortifère. Nous seront toujours là, que ces trains exportent la mort à Gorleben ou ailleurs.

Nous ne sommes pas les seuls aujourd’hui à agir, et demain nous seront plus nombreu-ses-x encore. Ne nous y trompons pas, nous ne revendiquons pas l’arrêt des transports de déchets nuclaires, nous revendiquons l’arrêt immédiat du nucléaire et du monde qu’il engendre.

Arrêt d’urgence nucléaire"

indy

Train de déchets allemands: six personnes renvoyées

"CHERBOURG - Six personnes de 30 à 65 ans arrêtées mercredi pendant des heurts entre forces de l'ordre et militants antinucléaires près de Valognes (Manche) comparaîtront le 31 janvier et le 7 février à Cherbourg pour pénétration sur la voie ferrée, port d'arme ou vol.

Quatre personnes comparaîtront le 7 février, trois pour détention d'armes (hachettes, lacrymogène, cran d'arrêt, lame), une pour pénétration sur voie ferrée.

Une femme de 65 ans, poursuivie pour le vol de canettes de soda dans un fourgon de police, et un Belge d'une trentaine d'années, poursuivi pour détention d'arme, comparaîtront le 31 janvier. Ils sont aussi poursuivis pour refus de prélèvement ADN.

Il s'agit de personnes qui sont plus dans la mouvance altermondialiste voire casseurs que dans la mouvance écologiste, a déclaré le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard.

Six autres personnes qui avaient été placées en garde à vue également mercredi ont été mises hors de cause.

De violents affrontements se sont produits mercredi entre force de l'ordre et militants antinucléaires qui voulaient bloquer un train de déchets allemands hautement radioactifs retraités par Areva finalement parti vers 16H00.

Les affrontements entre militants anti-nucléaires et forces de l'ordre ont fait au moins trois blessés légers, selon la préfecture.

Le convoi est en gare de Rémilly (Moselle) où il va rester 24 heures, a indiqué jeudi matin à l'AFP une source de sécurité proche du transport.


(©AFP / 24 novembre 2011 13h07) "

Train de déchets nucléaires : heurts avec les manifestants, cinq interpellations

"Des heurts ont opposé mercredi matin manifestants anti-nucléaires et forces de l’ordre, lesquelles ont procédé à cinq interpellations, a annoncé la préfecture de la Manche.


Des centaines de militants se trouvaient le long de la voie ferrée que doit emprunter le dernier convoi de déchets nucléaires allemands retraités et pour les repousser, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes.

Pour les repousser, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes peu après 8H00, puis de leurs matraques, et ont menacé de faire usage d’« explosifs », selon la même source, sans autre précision sur la signification de ce terme.

La visibilité était réduite à quelques mètres à cause des gaz et de la brume.


Un arrêté préfectoral interdit toute manifestation mercredi à 500 mètres de part et d’autres de la voie ferrée entre Valognes et Lison, soit les 70 km de voie que doit emprunter le convoi dans la Manche.

Présent depuis lundi, un hélicoptère continuait à survoler le secteur, tandis que des dizaines de véhicules de CRS et de gendarmes étaient visibles aux alentours.

Vers 9H00, les manifestants, qui estimaient être 400, semblaient s’éloigner un peu des voies.

Les militants avaient quitté vers 6H00 du matin le camp qu’ils ont installé depuis lundi dans un champ à Yvetot-Bocage, à quelques kilomètres de Valognes, d’où un train de déchets nucléaires allemands retraités par Areva doit partir vers 14H20 selon Greenpeace.

Il s’agit du 12e et dernier convoi de déchets nucléaires allemands retraités par la société à destination de l’Allemagne, le contrat entre Areva et ses partenaires allemands étant parvenu à échéance.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1322040656.jpg

Des barrières de fer d’environ 2 mètres de haut barraient notamment totalement la principale route permettant d’accéder à la gare SNCF et celle du terminal ferroviaire Areva, à Valognes, où se trouve le convoi hautement radioactif. Le collectif « Valognes Stop Castor », à l’origine du camp, a avancé d’une heure son appel à manifester dans les environs, à Lieusaint, et à bloquer le train.

Le centre de la petite commune était calme mercredi matin et sans force de l’ordre visible, a constaté l’AFP.

Les forces de l’ordre, très discrètes jusqu’alors, ont érigé dans la nuit des barrages sur les principaux accès routiers à la voie ferrée, dans et autour de Valognes, mais la voie ferrée restait mercredi matin, de très bonne heure, accessible dans la campagne.

Afp, 23 novembre 2011 – 10h27."

[Marseille] Action directe contre la vidéosurveillance

"Les mâts mis à mal

Trois poteaux de vidéoprotection ont été mis à terre au Cours Julien.

Ce n’est pas le mistral mais un vent de révolte qui souffle sur le cours Julien et la Plaine… Hier matin, rue Bussy l’Indien, place Jean-Jaurès et en haut de l’escalier qui descend vers la rue d’Aubagne, les mâts de vidéoprotection étaient à terre. L’« opération » aurait eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi puis ce dimanche, vers les « 6 heures », assurent certains riverains.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1322042660.jpgDéboulonnés ou arrachés laissant les câbles à l’air libre, ces gros poteaux de ferraille étaient censés accueillir des caméras de surveillance. Ils font partie d’un dispositif municipal de 340 unités réparties dans le centre-ville (lire La Marseillaise du jeudi 17 novembre).

Dans le quartier, l’arrivée des caméras suscite nombre de réactions. Du commerçant plutôt raccord, estimant que « ça peut avoir un côté dissuasif » au rebelle qui dénonce un « régime totalitaire ».

La Ville persiste

Des affiches avaient aussi été placardées un peu partout il y a quelques jours. Sous le titre « Casting permanent, nous faisons de votre ville une simple figuration », on y découvrait une carte pointant les emplacements des caméras dans le secteur. De là à penser que les deux actions sont liées… Il n’y a qu’un pas que les habitants ont franchi, entre amusement et inquiétude.

De son côté, Caroline Pozmentier, adjointe UMP au maire, déléguée à la sécurité a estimé qu’il s’agissait « d’actes isolés de petits vandales qui ne remettent absolument pas en cause le grand dossier de la vidéosurveillance ». Quarante-deux caméras seront en service fin décembre et 150 de plus en mars 2012, avec la finalisation du processus, via le centre de supervision urbain, en octobre 2012. Quant à la sécurisation de l’espace urbain et la mise en œuvre de mesures de précaution, l’élue a indiqué que « tout sera réglé demain matin [ce matin. Ndlr] », sans toutefois admettre que personne à la mairie n’a réagi, avant que nous ne l’alertions en début d’après-midi.

La Marseillaise, 21 novembre 2011."

http://juralib.noblogs.org/2011/11/23/marseille-action-directe-contre-la-videosurveillance/

La Lime – Caisse de solidarité bruxelloise



(Clique pour voir en grand)

La caméra d'une journaliste de l'AFP cassée par un antinucléaire près de Valognes

"FLOTTEMANVILLE (Manche) - Une caméra de l'Agence France-Presse a été délibérement cassée par un militant antinucléaire lors d'une escarmouche avec la police mercredi près de Valognes (Manche), pendant les manifestations contre le départ d'un convoi de déchets nucléaires à destination de l'Allemagne.

"J'étais en train de filmer, les CRS chargeaient, un militant habillé en noir et cagoulé m'a sauté dessus en criant +tu filmes pas+ et s'en est pris à la caméra", a raconté Aurore Mesenge, reporter de l'AFPTV.

"Pendant un gros clash, des lacrymos ont fusé dans tous les sens, on sentait la rage côté manifestants, j'ai vu la caméra cassée gratuitement sans sommation", a pour sa part dit Laurent Hazgui, un photojournaliste de "Fédéphoto" également présent sur place. "On sent l'hostilité", a-t-il dit, en écho aux témoignages de plusieurs journalistes.

Les affrontements entre militants, pour beaucoup cagoulés ou équipés de masques à gaz, et forces de l'ordre ont fait au moins trois blessés légers mercredi matin, selon les informations collectées par l'AFP sur place: un manifestant a été blessé à la tête d'un coup de matraque, un autre à la jambe par un projectile et un gendarme à la tête.

Onze wagons de déchets nucléaires vitrifiés attendent au terminal ferroviaire d'Areva à Valognes. Le convoi, qualifié par Areva de "forteresse roulante", doit traverser la France pour arriver au centre de Gorleben, en Allemagne.

En Allemagne, plusieurs journées d'actions nationales ont déjà été organisées contre ce qu'on appelle outre-Rhin les "Castors", du sigle qui désigne ces conteneurs en anglais: Cask for Storage and Transportation of Radioactive Material."

Afp

lundi 21 novembre 2011

Quelques étincelles sur la buissonnière [communiqué]

"Sur l’expulsion de la buissonnière.

Lundi 14 Novembre 2011, vers 7H30 du matin, une soixantaine de flics de différents services (RAID, CRS, Police Criminelle, Renseignement intérieur, B.A.C, brigade cynophyle et brigade du déminage) est venue réveiller les habitant-e-s du 3 place Moreau David à Fontenay-sous-Bois à grands coups de béliers. Les barricades n’ont cédé qu’au bout d’un quart d’heure, le temps de se regrouper tous ensemble et de discuter. Nous avons été plaqué-e-s au sol et menotté-e-s par des espèces de robocops masqués. C’est à ce moment que l’un de nous s’est fait refaire gratuitement le nez. Ensuite, ils nous ont conduit-e-s au commissariat de Fontenay.

A défaut de pouvoir anéantir la pratique du squat, la flicaille met ses fiches à jour : le défilé s’est poursuivi avec prises de photos et vidéos par les différents flics présents, et listage des identités des occupant-e-s. Au même moment, le camion d’un des occupants, garé devant la maison est fracturé et perquisitionné sans aucune procédure, et les flics se servent en embarquant clés usb, appareils photos, jerricane d’essence, etc. Dans les heures qui suivent, le portail est défoncé et la maison murée avec une bonne partie de nos affaires dedans.

Même si nous avons été relâché-e-s sans suite, pour nous une expulsion ne peut être qualifiée « sans incident » (selon les mots de la préfecture) car elle représente une violence en elle-même. Le principe même de rentrer chez toi afin de te mettre à la rue est une violence, propre à l’Etat….

Cette violence ne concerne pas que les squats à proprement dit, mais tous les lieux d’habitations évacués et/ou perquisitionnés par les flics.

La Buissonnière a ouvert en février 2011 dans l’ancienne école jeanne d’albret, restée vide pendant plusieurs années. Envisagée comme lieu d’habitation collectif, elle est devenue dès le départ bien plus que cela. C’est plusieurs dizaines de personnes de multiples origines et horizons qui y vivaient et des centaines d’autres qui y sont passées au cours de ces derniers mois pour participer aux différentes activités qui y ont pris place : ateliers divers, projections, débats, assemblées, soirées, rencontres, bouffes, concerts de soutiens, etc... Si nous squattons un lieu, c’est pour l’habiter, c’est à dire pas seulement pour se loger, mais surtout pour pouvoir s’organiser, se rencontrer, et pour lutter contre ce monde où toute relation sociale est soumise au rapport marchand.

Tout au long de l’occupation, comme on pouvait s’y attendre, l’attitude des différentes autorités de la ville nous est devenue de plus en plus hostile à mesure que la Buissonnière affichait ouvertement sa volonté d’autonomie et son refus de toutes médiations. L’attitude des flics a consisté en un harcèlement de plus en plus fréquent du lieu (notamment lors de soirées) se traduisant par des contrôles d’identité réguliers aux abords de la maison.

Cette pression quotidienne a conduit à l’arrestation de trois copains et à l’emprisonnement de l’un deux, sans papiers, condamné à 4 mois fermes pour outrage à agent. Le procès de la maison, reporté deux fois de suite, a eu lieu le 14 octobre et a abouti sur une expulsion immédiate, bien que l ’argument principal - le rachat par la mairie pour construire crèche et logements sociaux - ait été invalidé par l’avocate de la défense. En effet la maison est désormais un site classé, et risque ainsi de rester vide encore plusieurs années….

Le fait d’êtres catalogué-e-s anarchistes a été la seule véritable base de cette expulsion. Huissiers, mairies, juges, procureurs, proprios, agents immobiliers, flics et autres porcs n’y pourront rien : pour nous, contre les expulsions, il n’y a pas lieu de s’indigner, il faut s’organiser et agir directement.

Un squat d’expulsé, dix d’ouverts ! Grève des loyers ! Abolition de la propriété privée ! On veut des maisons, pas des prisons ! PLUTOT SQUATTEURS QUE FLICS !

Les occupant-e-s de la buissonnière en exil. "

indy

samedi 19 novembre 2011

[Ni patries ni frontières] Extrême gauche/Extrême droite. Inventaire de la confusion

" Ce numéro de la revue Ni patrie, ni frontières essaie de recen­ser et dén­oncer quel­ques-unes des pas­se­rel­les, des confu­sions, volon­tai­res ou incons­cien­tes, entre la pro­pa­gande de l’extrême droite et celle de l’extrême gauche.

Pour lire l'introduction et le sommaire en ligne : http://mondialisme.org/spip.php?article1698

Certains articles sont consultables en ligne, d'autres suivront.

En voici quelques uns :

Anti-américanisme : http://mondialisme.org/spip.php?article1699

Anti-capitalisme : http://mondialisme.org/spip.php?article1704

Thèmes propices à la confusion : http://mondialisme.org/spip.php?article1706

Sites qui propagent la confusion : http://mondialisme.org/spip.php?article1701

Les idiots utiles à la confusion : http://mondialisme.org/spip.php?article1702

Il existe aussi une ver­sion papier de la revue

Ecrire à yves­co­le­man@wana­doo.fr

Ou Yves Coleman 10 rue Jean Dolent 75014 et join­dre un chèque de 10 euros à l’ordre d’Yves Coleman ou des tim­bres de même valeur "

http://nantes.indymedia.org/article/24716

Infos sur les récents évènements à Toulouse.

"Toulouse le ,15 Novembre 2011

Le 5 juillet dernier les locaux de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) de Labège ont été chamboulés, tagués, dans le but de protester contre sa participation à l’enfermement de mineur.e.s, parce qu’à l’EPM de Lavaur, associant la PJJ et l’administration pénitentiaire, des gosses – jugés « irrécupérables » – se faisaient défoncer par les mastards cagoulés des ERIS (Equipe Régionale d’Intervention et de Sécurité) pendant que la PJJ pleurait sur ses conditions de travail.
Le mardi 15 novembre à Toulouse, 7 domiciles sont perquisitionnés par une centaine de gendarmes qui saisissent ordinateurs, téléphones, livres, affiches et effets personnels de tou.te.s les habitant.e.s. A l’issu de ces perquisitions, 7 personnes sont placées en garde à vue, 4 autres sont auditionnées, et une famille en cours de régularisation est arrêtée puis relâchée dans la journée. Après 32h de garde à vue 4 sont placées en détention provisoire sur demande du juge d’instruction Monsieur Suc. Une personne est placée sous contrôle judiciaire, une autre doit rester à disposition du juge pour le reste de l’instruction en tant que « témoin assisté ».
Les chefs d’inculpation sont les suivants : « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens », « violence commise en réunion sans incapacité » et « dégradation ou détérioration du bien d'autrui commise en réunion ».
Que les personnes arrêtées soient coupables ou innocentes, peu importe. En construisant toujours plus de murs, en nous enfermant physiquement derrière des barreaux ou dans des cases qui nous séparent, le système judiciaire et carcéral s’abat aujourd’hui, comme il s’abat tous les jours sur tant d’autres pour préserver les privilèges blancs, bourgeois, patriarcaux…
On ne taira pas notre rage, ni nos solidarités.
Liberté pour elles et eux ! Liberté pour tou.te.s les enfermé.e.s ! "

http://nantes.indymedia.org/article/24710

vendredi 18 novembre 2011

Milan : 7 distributeurs de billets détruits

""Dans la nuit du 9 novembre à Milan, nous avons détruit 7 distributeurs de billets.

Nous avons décidé d’attaquer les banques, parce qu’il s’agit de l’institution qui symbolise l’argent, le pilier des relations d’aujourd’hui, fausses et aliénées (travail/consommation), et des relations de pouvoir entre les élites dominantes et la masse des exploités.

Crise ou pas, c’est l’existence même de tout système qui nous dégoûte, un système qu’il ne nous intéresse pas de sauver ou de réformer, mais uniquement de détruire.

Les dirigeants des institutions financières, enfermés dans leurs bureaux, brassent chaque jour d’énormes quantités de capital, pour faire le plus de profit possible, peu importent les effets dévastateurs que les projets qu’ils financent (guerre et armes, autoroutes, centrales, trains à grande vitesse, systèmes de sécurité et de contrôle social, etc) ont sur de vastes territoires et populations.

Cette action est dédicacée à Luciano Tortuga, compagnon anarchiste chilien blessé pendant qu’il attaquait une banque à Santiago.

La solidarité n’est pas que des mots ! Complicité et solidarité avec tous les prisonniers qui résistent, et à tous ceux qui luttent ici comme au Chili, en Grèce, en Russie, en Belgique, en Allemagne, en Indonésie, en Espagne, en Suisse, aux Etats-Unis et partout contre toute forme d’oppression !

La révolte ne devrait pas n’être qu’un jour de joie temporaire, mais une condition de vie permanente... pour reprendre en main nos vies... plus d’attaques contre les symboles de l’Etat et du Capital !

Des individualistes Révoltés"

Traduit de l’italien par nos soins et tiré de 325, November 15th, 2011"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4492

Bristol : deux banques Santander attaquées en solidarité

"actforfreedomnow, November 17, 2011

"Nous avons détruit deux succursales de la banque Santander à Bristol. Nous l’avons fait en solidarité avec tous ceux qui ont été carottés par les banques. Nos coeurs et nos actions sont pour Luciano Tortuga, blessé et réprimé, alors qu’il était en train de contre attaquer. Ton courage et ta détermination nous inspirent.""

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4504

mercredi 16 novembre 2011

[Mis à jour] Perquisitions à Toulouse en lien avec le saccage de la PJJ

Mise à jour 17/11/11 : Les personnes seraient passées devant un juge d’instruction, et quatre d’entre elles auraient été incarcérées.
Précisions : Sur les 6 personnes placéEs en garde à vue :
4 misEs en détention provisoire, 2 sont « libéréEs » (1 en contrôle judiciaire, 1 en tant que témoin assisté).
L’inculpation est « association de malfaiteurs en vue de dégradations ou de violences envers personnes ».


"Très peu d’informations pour le moment, hormis ces deux communiqués très brefs et trop peu détaillés sur Indymedia :

Vagues de perquisitions a Toulouse

Ce matin au total 6/7 perquisitions ont été réalisées par la gendarmerie (alentours de Toulouse ? de loin ?). Au moins 4 appartements et 3 lieux occupés ont été perquisitionnés, 4 a six heure du matin et 1 autre a 8 heure. (les autres ? )

Une quinzaine de personnes ont été arrêtées : - 6 (au moins) ont été placés en garde a vue - Une famille de sans papier arméniens (mère père et bébé de 1 mois et demi)et les autres, ont été relâchées après auditions.

Les keufs ont embarqué tous les ordinateurs ( de toutes les maisons), des portables, affiches, papiers perso etc... Sur au moins deux maisons les flics ont filmé absolument tout ce qu’ils pouvaient (vêtements, murs, affiches etc...)

La matinée d’hier mardi 15 novembre a commencé à l’aube pour certainEs d’entre nous. Une aube bleue gendarme qui est venue cueillir au saut du lit quelques enragéEs engagéEs. Dans 6 maisons, squattées ou non, perquisitions et plus de dix arrestations. Une famille de sans papiers qui n’avait rien demandée est raflée en passant, y’a pas de petit profit. Pour elle, fort heureusement tout s’est bien terminé. Pour 6 autres personnes, la journée et la nuit se sont poursuivies au violon.

Ce matin (mercredi 16 novembre) ilelles y sont encore.

Flics hors de nos vies !

Rassemblement à 14h devant le TGI de Toulouse, mercredi 16 novembre

Allées Jules Guesde. Métro Palais de Justice

Nous reproduisons ci-contre (et à titre exceptionnel) un article de la presse du pouvoir :

Saccage à Labège : descente de la gendarmerie dans des squats

La gendarmerie a déployé, hier matin, de gros moyens pour intervenir dans deux squats toulousains. Ces opérations seraient liées à l’enquête sur le saccage, en juillet, des locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse à Labège.

Deux opérations coup-de-poing ont été menées, hier, à l’heure du laitier, dans des squats de Toulouse par les forces de gendarmerie. Peu après 6 heures, avenue Camille-Flammarion, derrière la gare, dans le quartier de Jolimont, des dizaines de gendarmes ont investi un immeuble. Un peu plus tard, vers 8 heures, c’est cette fois un squat de l’avenue Jean-Rieux, dans le quartier Côte Pavée, qui était la cible des forces de l’ordre.

Six interpellations

Selon nos informations, ces deux opérations conjointes, menées sur réquisition du parquet, s’inscrivent dans le cadre de l’enquête sur le saccage, le 5 juillet, à Labège, des locaux de la direction interrégionale Sud de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Ce jour-là, en fin de matinée, un commando d’une dizaine de personnes cagoulées avait fait irruption dans les lieux. Ils avaient déversé des bouteilles remplies d’excréments sur les ordinateurs et les bureaux. Des slogans, « Nique la justice », « Porcs », avaient été tagués sur les murs et une employée aspergée de gaz lacrymogène. En repartant, les membres de ce commando avaient lancé des tracts dans lesquels ils exprimaient leur profond désaccord avec les politiques menées en matière de réponses au problème de la délinquance des mineurs. À l’époque, le saccage avait suscité un véritable choc au sein des personnels de la PJJ. Hier, le Procureur de la République a refusé de commenter les opérations menées par la gendarmerie et leur objectif.

Ces deux descentes de gendarmerie ont abouti aux interpellations de six personnes. L’enquête sur le saccage a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse.

Un Commando au PS

Le vandalisme de la Fédération 31 du Parti socialiste, rue Lejeune à Toulouse, le 11 octobre dernier a lui aussi marqué les esprits. C’est au projet du futur aéroport nantais de banlieu que le commando s’en est pris. Rien ne permet pour l’heure de relier ces deux affaires.

ladepeche.fr/article/2011/11/16/1216913-saccage-a-labege-descente-de-la-gendarmerie-dans-des-squats.html"

http://non-fides.fr/?Perquisitions-a-Toulouse-en-lien,1657

Pour mémoire : Attaque des locaux de la PJJ à Labège – 05/07/2011

lundi 14 novembre 2011

Programme du local Acrata novembre/decembre 2011

"Programme du local Acrata novembre/decembre 2011

PROGRAMME ACRATA NOVEMBRE/DECEMBRE 2011

Retour sur la rencontre autour du livre subversif
Jeudi 17 novembre, 18h - Auberge espagnole (amenez a boire et a manger)

Nous voudrions revenir sur la discussion qui avait été mise sur la table à l’occasion de la rencontre du livre subversif en octobre. Il semble que nous soyons arrivés à une époque où l’État social est finalement démantelé, où les États mènent une politique plus répressive à tous les niveaux sociaux (migration, criminalité, rébellions et luttes,...) et où à la fois les révoltes populaires, l’insurrection et les émeutes sont devenues une réalité quotidienne. A la lumière des conditions sociales actuelles, nous voulons explorer les questions d’une pratique insurgée, anarchiste et auti-autoritaire, d’un développement de nouvelles perspectives insurrectionnelles et révolutionnaires. Que pouvons-nous nous approprier pour donner une vie sociale aux questions qui nous tiennent le plus
à coeur : la lutte contre toute autorité et le rêve d’une libre existence pour chacun et chacune? Les contributions écrites en vue de la foire du livre sont disponibles sur : subversive.noblogs.org

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De prisa, de prisa
Projection de ce film de Carlos Saura, 1981
Jeudi 24 novembre, 20h

Dans les années 80, pendant la transition pactisée de l’État espagnol vers la démocratie et alors qu’une crise économique s’abattait de plein fouet sur la péninsule, des centaines de jeunes –appartenant aux secteurs les plus pauvres de la société et vivant dans les zones périphériques des grandes villes–, se réunissaient dans les terrains vagues de ces nouveaux quartiers d’émigrants hors du contrôle, autant de la famille que de l’État. Des jeunes, garçons et filles, parfois des l’age de 10 ans, ils/elles réalisaient des vols et des braquages en tout genre, qui finissaient fréquemment en affrontements armés avec la police. Des jeunes qui consommaient tout autant qu’ils etaient consommés par la drogue introduite par le système dans une tentative de contrôle et de pacification sociale. Des jeunes qui entraient et sortaient constamment des maisons de correction et, plus tard –à partir de16 ans–, de la prison. Des jeunes
qui préféraient “vivre la vie à fond la caisse, faire ce qu’ils voulaient sans penser aux conséquences, être libres, à leur manière”.

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Huye, hombre, huye
Presentation du livre de Xosé Tarrío González
Jeudi 1 decembre, 20h

Xosé Tarrío González est né à La Coruña. A ses onze ans, il entre dans un internat, puis passer par plusieurs maisons de correction avant d’être enfermé en prison à 17 ans. Là il s’est impliqué dans la lutte des prisonniers, en participant à l’ Asociación de Presos en Régimen Especial (APRE), qui a effectué de nombreuses tentatives d’évasion, émeutes, prises d’otage des matons et autres révoltes. En 1991, l’État espagnol crée le régime d’isolement FIES pour pacifier les prisons et séparer les prisonniers considérés comme les plus chauds des autres prisonniers. C’est pour cela qu’il construit une prison dans la prison, des cellules d’isolement présentant des conditions inhumaines, où des prisonniers disparaissaient, engloutis par le système carcéral. Avec l’implantation de ce régime, un cycle de luttes collectives dans les prisons est porté à son terme, ne restent donc que les plaintes et les protestations individuelles. À cause de son attitude et de sa lutte énergique contre la prison et les gardiens, Xosé a subi de nombreuses tortures, humiliations et un long enfermement dans ces modules d’isolement. Pendant son incarcération dans ce régime FIES, il a écrit un des témoignages de dénonciation les plus importants du système carcéral espagnol, récit qui souligne aussi la force, la solidarité, et l’esprit de lutte de nombreux prisonniers. Ce livre, avec d’autres
dénonciations du régime FIES, a influencé, dans les années 2000, une nouvelle situation de lutte collective fugace à l’intérieur et en dehors des prisons. Le 2 janvier 2005, après plusieurs aller-retours entre la prison et l’extérieur, Xosé meurt, encore un meurtre de la main de l’institution pénitentiaire et de la société qui la soutient.

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La prison dans la prison: le QHS de Bruges
Projection d'un court-métrage et discussion
Samedi 3 decembre, 17h

En juin 2008, il y a trois ans, un module d’isolement ouvrait dans la prison de Bruges. C’était la réponse de l’État face aux multiples rébellions, évasions et émeutes qui avaient echauffée bien des coeurs à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison. Le quartier de haute sécurité (QHS) : dix cellules individuelles contenant le strict minimum, deux cachots, une quarantaine de matons et des ‘blouses blanches’ – médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers. Le but : briser les détenus récalcitrants. L’État y impose un régime sévère, utilisant la torture physique et mentale, administrant drogues légales et injections. Les détenus y sont enfermés de quelques mois à un an (voire plus) pour briser tout esprit rebelle, faire avaler les fables du ‘bon chemin’ et de la bonne conduite et éviter les rébellions possiblement contagieuses en écartant les soi-disant meneurs.
Nous voulons rappeler la résistance de l’intérieur que ce lieu infect a connu depuis ses débuts et, à la fois, encourager une lutte contre l’isolement, partie intégrante d’une lutte plus globale contre la prison et les diff érentes formes d’oppression et de privation de liberté. Une lutte qui ne se réduit pas à demander des améliorations du régime pénitentiaire, qui ne demande rien à un État mettant tout en oeuvre pour maintenir les rapports sociaux d’oppression et éteindre les feux de la révolte.
Aujourd’hui, la résistance dans les prisons se situe toujours sur le fil du rasoir. Le désir de liberté ne se laisse pas facilement contrecarrer. Des évasions toujours plus violentes sont la réponse aux mesures de sécurité croissantes, la violence contre les matons répond à l’arrogance de ceux qui se cachent
derrière la toute-puissance de leurs syndicats. Une violence qui se dirige clairement contre l’oppresseur et qui reste, après tout, relative dans le contexte de l’enfermement et des humiliations quotidiennes.
Le court-métrage (20’) esquisse le module d’isolement dans la prison de Bruges, dans le contexte de la révolte à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.
Plusieurs publications autour du thème (tracts, brochures, affiches) seront également présentées.


Les permances (et vive l'archie) du local Acrata (bibliotheque, distro de brochures, livres, tracts etc,...)
chaque mardi de 16h à 19h
chaque jeudi de 17h à 20h
chaque samedi de 14h à 18h

ACRATA
Rue de la grande ile 32
1000 Bruxelles
(pres de la Bourse, au centre-ville)

www.acrata.be

acrata@post.com"

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